Stefan Zweig

Textes composés par les étudiants
du cours ATELIER DE LECTURE ET ECRITURE CREATIVE,
inspirés par le texte 'Marie-Antoinette' écrit par Stefan Zweig

Elizabeth Taylor

Une mère à Londres a-t-elle insisté pour que sa fillette de trois ans suive des cours de chant et de danse ? Quand la peur de la guerre a fait revenir une famille américaine à Los Angeles, avait-elle des projets théâtraux pour leur fille de sept ans ? La galerie d’art des parents lui a-t-elle ouvert les portes prestigieuses de la société hollywoodienne ? Ont-ils conspiré pour lui voler son enfance ? Assurément.

Elle n’a pas eu une jeunesse heureuse, elle reprochait à ses parents de ne pas avoir d’amis de son âge. Dès qu’elle est apparue dans ses deux premiers films, tous les deux avec des animaux : ‘Fidèle Lassie’ avec une chienne et ‘Velours National’ qui était le nom d’un cheval, elle est engagée avec un contrat de longue durée avec la MGM. La journée commençait à cinq heures par une importante cérémonie : une visite à la loge pour se faire coiffer et se maquiller ; c’était pour le travail, pas pour le plaisir.

Elle a trouvé un moyen de s’échapper en se mariant pour la première fois à l’âge de dix-huit ans. Elle a ensuite eu six autres maris et elle s’est mariée deux fois avec l’un d’entre eux ! Sa réputation de star du cinéma a été ternie par sa vie privée tumultueuse ; louée par les uns, vilipendée par les autres, condamnée pour immoralité par le pape, soutenu par ses fans adorateurs ! Elle a été connue comme la reine des diamants, quand Richard Burton lui a donné deux des pierres opulentes les plus chères et les plus célèbres au monde, l’une pour un anniversaire et l’autre pour la Saint Valentin. « Dans la vie, il n’y a pas que l’argent. Il y a aussi les fourrures et les bijoux », disait-elle. Les médias ont suivi sa vie jusqu’à la fin ; ils se sont attardés sur sa carrière, ses scandales et sa mauvaise santé ainsi que sur sa vie personnelle. Tragiquement, ses magnifiques yeux couleur améthyste avec des cils très longs ont toujours été considérés comme sa meilleure caractéristique ; on a découvert dans les années soixante-dix que cela était dû à un gène récessif et était lié à une insuffisance cardiaque. Elle est morte à 79 ans, en vraie reine du cinéma. Une grande partie de son histoire fascinante, on le sait, était parfois dérangeante ! Elle reste cependant une véritable icône.

PAR ANN B

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Helena Rubenstein, l'impératrice de la beauté

Quel est le premier souci de la reine de l’empire de la beauté ? Passe-t-elle ses journées à se faire dorloter ? A-t-elle profité de sa célébrité pour mener une vie frivole et extravagante ? Est-elle au courant des formules de ses crèmes ? Nullement. Sa journée était dédiée à la recherche, aux visites ponctuelles de ses maisons de beauté, toujours présente dans ses propres campagnes.
Cette autodidacte, forte, énergique, hyperactive et collectionneuse a bâti un empire non rivalisé.
Armée de ses connaissances en médecine et en chimie, collaborant avec des chimistes et des médecins, vérifiant les nouvelles formules pour ses crèmes de soin, elle travaille sans arrêt, en suivant son instinct.
Premier souci du matin : elle commence toujours sa journée avec son maquillage et sa garde-robe. Du haut de son 1,47 mètre, avec ses yeux noirs, de la couleur de ses cheveux, accentués avec du eyeliner, un coup de rouge à lèvres rouge vif, talons hauts vertigineux, portant ses vêtements de marque comme une armure. Petite par sa taille mais grande par son œuvre (ce serait une honte pour une reine de la beauté si elle n’était pas parfaitement maquillée et habillée).
Selon elle, il n'y a pas de femmes laides, il n’y a que des femmes paresseuses !
Pour elle, la beauté était non seulement une expression de soi mais aussi l’ouverture de l'esprit ; la beauté en était la puissance. C’était l’époque où les femmes restaient à la maison. Incapable de rester en place, à l’âge de dix-huit ans, elle part seule pour l’Australie où elle a fait fortune avec la formule que sa mère avait concoctée pendant son enfance : une formule pour une crème de soins qui lui permettra de faire les miracles sur la peau des Australiennes.
C’était le début de sa gloire […]
Voyageuse permanente, Helena s’est successivement installée en Autriche, en Australie, en France, aux États Unis et en Israël. Cette spécialiste de la beauté de la femme est particulièrement sensible aux représentations figuratives. Son mari Edward Titus lui présente tout l'intelligentsia artistique et culturel. Elle donne une nouvelle dimension à la beauté : la beauté qui fonctionne comme une œuvre d'art incorporant le monde de l'art, de la mode, de la décoration et même de l'immobilier. Son but était l'émancipation des femmes au nom de la beauté.
Les femmes sont prêtes à tout en matière de beauté, on le sait, et cette impératrice sans doute a dépassé toutes les contraintes pour donner accès à cette émancipation dont la beauté joue le rôle principale. ‘L’impératrice de la beauté’, comme l’a surnommée Jean Cocteau, a révolutionné la conception de la beauté. Elle avait fait de la beauté un commerce.

PAR AMANDA

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Warnie, qu’avez-vous fait cette fois-ci ?

Quelle est la principale nouvelle dans les journaux ce weekend ? La guerre en Ukraine ? La menace nucléaire de Poutine ? Les inondations catastrophiques dans le nord de la Nouvelle-Galles du Sud ? Nullement. C’est la mort subite du roi de spin.
Samedi débute avec une déclaration difficile à saisir : Shane Warne, 52 ans, champion du « leg spin » est mort. Un évènement choquant qui bouleverse le monde du cricket et provoque une vague de chagrin parmi ses supporters, ses anciens collègues et adversaires, quelques célébrités et des politiciens.
On n’arrive pas à y croire ! Plusieurs grands noms – Boris Johnson, Mick Jagger, Liz Hurley – postent des messages pleins d’admiration sur les réseaux sociaux pour exprimer leur incrédulité et pour lui rendre hommage. Les grands noms de cricket aussi – McGrath, Gilchrist, Ponting, Cummins, Gatting, Lara, Tendulkar…
L’Australie est en deuil. Selon le chef d’Etat australien naturellement oublieux des autres crises (et à la recherche d’une bonne cause pour renforcer sa popularité), Warne est « l’un des plus grands personnages de notre pays ». Il aura des funérailles nationales. Un stand du MCG sera rebaptisé en son honneur à perpétuité.
Mais qui est ce voleur de scène dont la mort fait oublier si facilement les autres crises à la nation ? Warne a disputé 145 test-matchs dans sa carrière internationale de 15 ans (1992-2007) et est entré dans l’histoire comme un des meilleurs lanceurs du monde en tant que « spin bowler ». C’était lui qui, en 1993, a exécuté la livraison parfaite, « la balle du siècle ». C’était lui qui, en ressuscitant l’art le plus difficile et dévastateur de service lanceur – la rotation des jambes – a changé le jeu pour toujours. En 2006, Warne est devenu le premier lanceur à passer 700 guichets de tests. Non seulement il était un lanceur doué, mais son esprit de compétition et son sens tactique étaient légendaires. Cette expertise s’est également manifestée dans d’autres équipes, dans la formation de joueurs et en tant que commentateur très respecté.
D’autres joueurs de cricket étaient célèbres. « Warnie » était une célébrité, sur le terrain et en dehors. Plus grand que nature, controversé, il se comportait comme un « vilain écolier » et « une vraie bête de scène ». Divorcé, puis en couple avec Liz Hurley, l’actrice britannique, il était notoire pour son amour des belles femmes. Avec son énorme fortune, il pouvait céder à ses goûts couteux et un style de vie opulent, y compris une flotte de voitures de luxe et un portefeuille immobilier de plusieurs millions de dollars.
Son appréciation culinaire était aussi bien connue. Ses repas favoris : haricots blancs à la sauce tomate ; pain grillé avec vegemite (son dernier repas), pizza à l’hawaïenne. Et avec eux, de la bière et des cigarettes.
Les scandales - les SMS inappropriés, le pot-de-vin accepté d’un bookmaker, un test de dopage échoué à la veille de la Coupe du monde et l’interdiction, pendant un an, de tout cricket - on le sait, s’accumulent.
Au fil de temps, ses exploits dans le monde du cricket avaient plus d’influence que les excès de sa vie et ses singeries de jeunesse. À la fin, il y a eu peu de médisance de la part des personnes qui ont connu Shane Warne. Leurs souvenirs tenaces parlent de sa chaleur et de sa générosité. Et cela mérite l’attention.

PAR MAUREEN S

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Cléopâtre VII

Le matin, faisait-elle sa toilette dans un bain de lait d’âne ? Portait-elle des diamants plus larges que les œufs de pluvier ? Après cinq accouchements, son visage et sa figure continuaient-ils à rendre fous les héros de Rome, tout-puissants ? Improbable. Mais comment doit-on juger l’envergure de la vie d’une femme qui était simultanément une fille, une sœur, une femme, une mère et une reine des Ptolémées ?
Certains auteurs antiques insistent sur sa beauté presque divine, malgré la description de son effigie sur la drachme battue peu après sa mort : « un visage empâté, avec un menton et un nez proéminent. » Néanmoins, même le philosophe français, Blaise Pascal, notable pour sa sobriété, a spéculé : « Si le nez de Cléopâtre eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé. » Des dramaturges, de Shakespeare à George Bernard Shaw, sont arrivés à des hauteurs sublimes d’exagération en face de son histoire qui continue aujourd’hui de bouleverser les cinéastes.
Examinons ses soucis !
La fille d’un roi, dont le nom signifie qu’elle aime son père, était bien éduquée malgré l’agitation de l'ère, où son père se lança dans l’assassinat de beaucoup de ses sujets, sa demi-sœur incluse. Cléopâtre était déjà polyglotte, en grec, en égyptien, en latin, en araméen, en arabe, en mède, en hébreu. Plutarque, qui n’était pas enthousiaste, lui donna le sobriquet ‘la prostituée de Rome’, en admettant que : « Sa langue était comme un instrument à plusieurs cordes dont elle jouait aisément dans le dialecte qu'elle voulait. » Déjà une femme redoutable, à dix-huit ans, avec son frère, elle hérite du royaume de leur père. Triomphante de son frère, elle émerge vite comme la reine guerrière. Ses soucis de politique, de diplomatie, et de survie l’entourent et sa carrière n’est guère commencée !
La légende, trop fascinante pour l’oublier, veut que Cléopâtre ait été transportée enroulée dans un tapis jusqu’aux pieds de César qui a été stupéfait, ébloui par l’arrivée d’une déesse. Ses tergiversations à Alexandrie non seulement ont donné à César un fils, Césarion, mais aussi ont déclenché à Rome et en Égypte un sentiment de haine contre Cléopâtre. Après l’assassinat de César, elle devait regagner rapidement Alexandrie avec son fils. Pour elle, chaque jour, au cours d’une cérémonie beaucoup plus importante que sa toilette, elle assimilait les nouvelles des guerres et du bruit qui court. Avant l’arrivée de Marc Antoine, Cléopâtre, au courant de sa vanité et son amour du faste, n’est pas arrivée dans un tapis, mais « dans un navire à la poupe dorée et aux voiles pourpres, siégeant sous un dais d’or entourée d’un équipage déguisé en nymphes, Néréides et Amours. »
Ainsi commence l’affaire de cœur, sans doute la plus célébre et la plus triste du monde, ancien ou moderne. Le suicide des deux amants était le seul dénouement possible. Mais quand il s’agit d’amour, les femmes, on le sait, sont prêtes à tous les sacrifices. Le sacrifice le plus noble a été celui de Flavia, la femme d’Antoine, qui se précipita à Alexandrie pour sauver et élever les trois enfants de son mari et de la reine.

PAR CARMEL MAGUIRE

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La mort

La publication d’une nouvelle biographie de Marcel Proust marque le centenaire de sa mort en 1922. Ce qui suit est un bref extrait de Proust, le travail d’une vie, Gallimard, 2022.

Quel est le principal souci de Marcel Proust à la fin même de sa vie ? Des conversations intimes avec ses amis proches ? Des contemplations tranquilles et des lectures méditatives pour se préparer à mourir ? Le soutien de son médecin pour alléger sa détresse ? L’utilisation d’oxygène pour aider son souffle ? Nullement. Proust a toujours du travail à faire. C’est un homme passionné poussé à transposer en mots, les heures, le temps de sa vie, ou plutôt, à transposer le Temps lui-même. Il a comme mission d’achever son roman de sept volumes, A la recherche du temps perdu.
En novembre 1922, Proust est gravement malade. Asthmatique, il souffre d’une bronchite et il sait que ses jours sont comptés. Désespérément, il veut achever son travail. Pendant le jour, il dort alors que, pendant la nuit, il écrit. Ayant banni ses amis, son frère et son médecin de son appartement, il compte principalement sur les soins de Céleste Albaret, sa femme de ménage de longue date. Dans sa chambre, au 44 Rue Hamelin à Paris, allongé sur son lit encombré de bouts de papier, il continue à travailler sur les volumes non publiés, au remaniement et à l’enrichissement de La prisonnière et d’Albertine disparue. Il réussit à terminer la correction de La prisonnière (tomes I et II) que Gallimard reçoit le 7 novembre, et qui est publié un an plus tard en novembre 1923. Mais, le 27 novembre, la veille de sa mort, le travail n’est pas achevé : il est encore en train de peaufiner Albertine disparue (publié en 1925) et de réécrire frénétiquement le dernier volume, Le temps retrouvé qui n’apparaitra qu’en 1927, cinq ans après la mort de son auteur. Proust, âgé de 51 ans, est arrivé au bout de sa vie. Son temps est écoulé. […]
A la dernière page de Le temps retrouvé, le Narrateur emploie une métaphore pour décrire sa manière d’écrire ce roman : « …ne ferais-je pas mon livre de la façon que Françoise [sa gouvernante d’enfance, ndr] faisait ce bœuf mode, apprécié par M. de Norpois, et tant de morceaux de viande ajoutés et choisis enrichissaient la gelée ? ». C’est le secret de la richesse de son texte où Proust, le maître de la métaphore, on le sait, continue à tout jamais, en effet jusqu’au moment de sa mort, à ajouter des éléments différents pour créer chaque personnage, chaque incident, chaque réflexion, des éléments tirés de nombreuses impressions, soit de jeunes filles, soit d’églises, soit de sonates, toutes glanées ça et là pendant sa vie. L’esprit de Proust, si fécond, si extravagant, voit des ressemblances partout, dans les moindres détails et dans les grandes structures. C’est cette capacité inépuisable qui permet à Proust (et à nous, ses lecteurs) de retrouver le Temps.

PAR ERIN GABRIELLE WHITE

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Jeanne Little, femme unique

Quel est le premier souci de la reine de la télévision de midi quand elle se réveille le matin dans sa maison mitoyenne ? Les nouvelles du jour ? Les indices d’écoute ? Le résultat du match du football ? Pas de tout. Pour Jeanne, la première pensée est sur sa tenue du jour.

Née à Sydney, fille d’une famille pauvre. Sa mère, couturière écossaise, lui a appris à coudre ses propres vêtements. Invitée à une fête à Paddington, elle portait une robe en plastique transparent, couverte de fleurs collées partout. Elle a rencontré Barry Little, mais la chaleur a fait fondre la colle. Jeanne a dû s’enfuir. Néanmoins les deux personnages, flamboyants et uniques, sont tombés amoureux, se sont mariés et ont vécu heureux pendant plus de quarante ans. Enceinte à l’âge de trente-six ans, Jeanne créait des robes pour les mères ordinaires, pour qui elle a fait tout un kaléidoscope de robes extraordinaires, cousues avec sa machine à coudre, au troisième étage de la maison. Elle s’est fait remarquer par un producteur de télévision qui l’a invitée à rejoindre une émission quotidienne : sa carrière était lancée. Elle était enceinte de huit mois. Le budget était minuscule donc elle faisait toutes les tenues avec des choses bizarres : des déchets industriels, des sacs poubelle en plastique noir, les bouchons en aluminium des bouteilles de lait (battus à plat par Barry), des tranches de pain grillé, des saucisses ! Cette femme extravagante, haute en couleur, avec une voix rauque et australienne, avec des énormes faux-cils, des perruques colorées, un rouge à lèvres fort en couleur, apparaissait tous les jours avec une tenue originale, avec au-dessus, parfois, des chapeaux mangeables. Pendant son enfance, elle souffrait de bégaiement, donc sa parole est devenue perçante, lente et claire. Elle saluait tout le monde d’un «Daaaahlings…!! » et elle ne cessait jamais de parler.
Les femmes au foyer, qui regardaient les feuilletons à l’eau de rose, adoraient Jeanne. Elle était non seulement une femme habillée bizarrement mais aussi promue comme un personnage original, une humoriste et une chanteuse. Très connue en tant que créatrice de costumes, de modéliste, elle copiait les styles de vedettes de Hollywood, de cinéma, fastueux et séduisants, couverts de plumes, de sequins et de paillettes étincelantes. Elle portait une perruque blonde « à la Marilyn Monroe ». Elle croisait le chemin de toutes les étoiles de scène et de l’écran, on le sait, même le chef d’Etat Bob Hawke. Elle a reçu un Gold Logie, votée comme l’artiste de variétés la plus populaire, et est devenue la femme la plus rémunérée à la télévision.

PAR ANGELA LOW

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Colette : une femme d'esprit, puissance et la détermination

Est-ce que Sidonie Gabrielle Colette était défaitiste ? Est-ce que cette jeune fille de la campagne resterait vivre dans son petit village isolé ? Non, pas de tout ! Colette est née le 28 janvier 1873 en Bourgogne, en France. Son père était un zouave, un soldat spécial pour les ONC et les officiers français en France. Elle est née dans une famille assez bourgeoise, mais malheureusement à cause de la mauvaise gestion de leurs finances, ils ont perdu beaucoup d’argent et leur position dans la société.

Colette voulait dès son jeune âge être écrivaine et elle a beaucoup écrit même durant son enfance. En même temps, elle était un peu sauvage et non conformiste.

Elle est allée à Paris à vingt ans pour continuer son écriture. Elle s’est mariée avec Willy, de quatorze ans plus âgé qu’elle ; sans lui, il lui aurait été impossible de subsister comme écrivaine toute seule à Paris au dix-neuvième siècle. Colette n’était pas une femme typique à cette époque ; pas pour elle les bals, les robes séduisantes ou splendides, la société élégante ou superficielle.

Elle avait une horreur de la vie conventionnelle… Jamais ! Mais c'était Willy qui l’encourageait et la poussait dans son travail, et, grâce à lui, elle avait le temps de se dévouer à ses premiers romans : les histoires de Claudine.
Il y en avait quatre dans la série, qui racontait l’histoire d’une héroïne et de son voyage de son enfance jusqu’à l’âge adulte ; il s’agissait d’une série semi-autobiographique. La jeune fille a commencé un peu sauvage et elle était comme l’air ; elle est devenue une doyenne dans les grands salons de Paris. Claudine était un grand succès mais malheureusement, publié sous le nom de Willy ! Encore les restrictions des femmes ! C’était le travail de Colette, et c’est son mari qui en a profité. Pas un sou pour elle ! Il avait très bien profité de sa femme.

Toutefois, Willy a présenté Colette dans les sociétés intellectuelles, avant-gardistes et artistiques où elle a fait la connaissance d’hommes et de femmes exotiques et peu conventionnels. Après leur séparation, Colette, sans argent, a commencé une vie de comédienne, journaliste et femme indépendante dans un monde masculin. Elle a eu beaucoup d'amants - des femmes et des hommes !  

Son écriture a connu un succès énorme en France et aux Etats-Unis ; son esprit, son indépendance et son mépris des attitudes normales ou ordinaires lui ont apporté une grande renommée. Bien sûr, elle était très intelligente et une bonne observatrice du monde autour d’elle.

Avec trois maris et des dizaines d’amours, un style de vie indépendant, et courageuse, Colette est devenue une grande femme de France qui osait n’importe quoi dans sa vie et ses écritures.

Avec sa détermination et sa persévérance, Colette a reçu de nombreux prix, honneurs et renommées - pas mal pour une jeune innocente d’un petit village en Bourgogne au dix-neuvième siècle.

PAR JAYNIE SYMON

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Reines de frivolités

Marie-Antoinette, la reine de rococo d’après Stephan Zweig ne se souciait pas des affaires d’Etat, mais se préoccupait de créer des toilettes et des tours de coiffure ridicules. Or à l'époque, les affaires d'État, le commerce et les guerres n'étaient-ils pas le domaine des hommes ? N'était-il pas du devoir de la reine de présenter la cour de la manière la plus illustre, suivant la tradition du spectacle splendide et élaborée à Versailles du "Roi Soleil", Louis XIV ?
Trois siècles plus tard, une autre reine est apparue qui pourrait égaler Marie-Antoinette par son style de vie extravagant : vêtements de créateurs, bijoux, magnifiques demeures, voitures de luxe (l'une étant le cadeau d'une Audi 2016 bleue à son mari, d'une valeur de 300 000 $ AUD) ; voyages de ski sur le « terrain de jeu des millionnaires »  à Aspen, Colorado – ce n'était pas seulement du haut de gamme, mais ils s'y rendaient en jet privé. Une vraie vie de luxe ! 
Mais pour autant elle n’oubliait pas sa famille et ses proches (« je veux aider mes amis »). Charismatique et généreuse, Melissa Caddick a proposé de partager ses secrets de réussite financière avec eux, s'ils lui faisaient confiance avec leur argent de retraite. « Je n'achète pas d'actions, j'achète des chaussures », disait-elle. Ses parents lui ont donné 1 million de dollars pour rembourser une hypothèque ; ses amis, des personnes ordinaires, ont investi leur argent durement gagné auprès de leur « amie » et conseillère. C'est là que Melissa et Marie-Antoinette se séparent : Melissa les a tous trahis, utilisant leur argent pour s’adonner à son style de vie exclusif. La reine de l’escroquerie.
Son domicile a été perquisitionné à la suite d'une enquête de l'ASIC (Commission australienne des valeurs mobilières et des investissements) et le lendemain, elle a disparu. Un tel événement bouleversant serait publié dans les journaux, et on le sait, serait suivi fébrilement d'histoires dans tous les médias : elle a disparu tôt le matin, à 5h30, avec son portable laissé silencieux sur son lit ; elle a fraudé ses investisseurs de quelque 40 millions de dollars ; elle faisait face à 38 chefs d'accusation, dont de fausses déclarations disant qu’elle détenait une licence de services financiers.
Les recherches ont commencé, sa famille l'implorant publiquement de rentrer à la maison. Au lieu de cela, trois mois plus tard, on a fait la découverte macabre de son pied décomposé dans une chaussure de course sur une plage isolée.
Après que ses avoirs ont été saisis et liquidés, le revenu mensuel de son mari est passé de 5 000 $ à 1,95 $ sur son compte. Le domicile de sa famille est inconnu.
A propos de Marie-Antoinette, Zweig parle de « dépasser ces folies ». Mais dans le cas de Melissa Caddick, on pense qu’elle est toujours en vie avec un pied coupé… mais pas la tête.

PAR MARGARITA

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