Michel Leiris

Textes composés par les étudiants
du cours ATELIER DE LECTURE ET ECRITURE CREATIVE,
inspirés par 'L'âge d'homme' de Michel Leiris.

Malgré leur apparence, ces textes ne sont pas des autoportraits.

Une œuvre en cours

J’ai vingt-cinq ans et je ne veux pas partir en Europe. Mais tout le monde est déjà parti ou va bientôt partir. Me voici sur le pont d’un paquebot de grande ligne. Dans la cabine au-dessous, le corset et la malle-cabine que ma mère a exigé que j’achète m’attendent. Je suis timide et solitaire, sauf avec mes amis qui sont aussi des artistes : mais maintenant un portrait m’a rendue célèbre, presque notoire. Physiquement, je suis petite de taille, peut-être un peu empâtée. J’ai les cheveux châtains avec des reflets roux. Autant que je puisse en juger, les traits notables de ma physionomie sont un petit visage aux joues potelées comme un oiseau ; des yeux ronds qui regardent le monde comme une observatrice d’en haut ; des mains qui essaient toujours de faire quelque chose. Je suis née sous le signe du cancer qui (si l’on en croit les astrologues) est le signe du zodiaque où se trouvent les plus sensibles.

En dépit de l’amour de ma famille, je crois que ma vie n’a commencé qu’à mon entrée à l’école d’art de East Sydney en 1943. En Australie, les grands musées d’art à Melbourne et Sydney étaient rigidement traditionnels. En 1939, le directeur du musée de Victoria a décrit comme dégénérés et pervertis les artistes représentés dans l’exposition d’art moderne, financée par Keith Murdoch. Parmi les pervertis on trouvait Matisse, Bonnard, Cézanne, Picasso et Dali. A East Sydney, je me suis fait beaucoup d’amis : des professeurs, célèbres, comme le sculpteur, Lyndon Dodswell ; des étudiants, comme Margaret Cilento ; des modèles comme Rolland Robinson, le poète, et Rosie Norton, dite la sataniste qui ne me semble pas méchante ; et, les plus importants de tous, des amis qui m’encouragent de travailler et de croire que je suis aussi une artiste. Un soir, Bill Dobell, un homme très timide, m’a dit : « je voudrais vous peindre ». Pourquoi pas ? Tas Drysdale et Donald Friend m’avaient déjà peinte et le ciel n’est pas tombé. Hélas, il y a deux jours, mon portrait a gagné le prix Archibald, et Dobell vient de gagner son procès contre des artistes inférieurs qui ont dit que son portrait de Joshua Smith, gagnant de l’Archibald en 1946, n’était pas un portrait mais une caricature. Ainsi le brouhaha recommence : les critiques amateurs et ignorants, les photographes, les journalistes. Soudain, je suis jugée « voluptueuse ». En effet, je suis heureuse d’échapper à Sydney et heureuse de me souvenir de la réaction d’un copain, qui me disait « tu ressembles à un Renoir. C’est incroyable. »

PAR CARMEL MAGUIRE

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Soumission

En me regardant dans le miroir, j’étudie mon visage ; je recherche de nouvelles rides et défauts sur la peau. Bien que cela me préoccupe depuis longtemps, je ne peux détecter aucun changement significatif : autant que je puisse en juger, c’est le même visage, la même peau lisse et légèrement pâle. Mes yeux sont gris-vert, la couleur de la marée entrante tôt le matin. Tout ça serait parfait sauf pour les bajoues qui ont commencé à s’affaisser portant la lourde charge des déceptions. J’ai maintenant soixante-dix ans. Mes cheveux sont restés châtains, cependant des patchs chauves embarrassants se sont développés et si je n’utilise pas les bigoudis, ma tête semble plate et disproportionnée par rapport à mon torse qui est devenu corpulent. Je suis de petite taille, et avec mon cou court j’ai l’air écrasé. Le poids de mon corps m’oblige à me dandiner. Mes bras s’étendent le long de mon corps de façon anormale, terminant avec de longs ongles incurvés vers le bout ; l’effet total ressemble aux tenailles d’un crabe, sous le signe duquel je suis né. Le caractère du crabe est fuyant, pourtant j’ai aussi les caractéristiques du Taureau, obstinée et persistante qui m’ont permis de réussir dans mes efforts auparavant. Mais l’augmentation des déceptions a créé une ascension du crabe qui veut se cacher, ce qui se reflète dans ma posture et mon dos recourbé. Afin de dissimuler ma taille que je viens de révéler, je porte maintenant des vêtements amples, des kaftans flottants ; sans que je puisse me qualifier de grosse, plutôt je me juge comme une femme sans forme. J’essaie de porter habituellement des couleurs sombres, mais en été je suis tentée de porter des kaftans colorés, qui sont généralement brodés d’or. Je choisis des couleurs qui au moins flattent mon visage, en espérant que cela détournera l’attention de mon corps. Néanmoins j’ai appris à vivre avec mon corps, maintenant mon ami, à qui je donne des friandises délicieuses. Ça me réconforte.

PAR MARGARITA

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Extrait d’un autoportrait d’un vieillard

J’ai presque 70 ans, l’âge qui marque la fin de la durée de vie, si on peut en croire la Bible. Je fête mon anniversaire dans trois mois et quatre jours, c’est-à-dire le 28 février 1994. Donc, je suis né sous le douzième signe du zodiaque, les Poissons, un signe associé, selon les astrologues, à l’élément classique d’Eau ce qui peut rendre compte de quelques aspects de mon physique : mes yeux sont grands, bleus, humides et un peu chassieux, mon nez coule assez souvent et ma vessie insiste que j’urine fréquemment bien qu’elle me trompe de temps en temps. Les larmes, je n’en verse jamais s’il y a quelqu’un qui me regarde mais si je suis seul, je pleure silencieusement à maintes reprises. Ces afflictions variées sont, en général, dues à mon ancien style de vie, toutes, enfin, à part l’envie soudaine d’uriner qui est le produit d’une prostate âgée et hypertrophiée pour laquelle je n’assume aucune responsabilité. De plus, l’eau me vient facilement à la bouche : les odeurs, la vue, le goût et la texture des mets succulents me font baver, oui, baver comme un escargot. Dans mon cas, cette démesure se manifeste de toutes sortes de façons m’offrant un univers infini à explorer.

A cause de cet appétit vorace, ma forme change graduellement, fâcheusement : je suis de taille moyenne (en effet, je suis assez grand par rapport à la plupart des femmes, par exemple) et de poids moyen aussi, du moins jusqu’à ces derniers temps où j’ai commencé à prendre un peu de poids ou, pour dire plus exactement, où mon poids a glissé et s’est accumulé autour du ventre : une certaine corpulence est en train de se développer sans que je puisse me dire gros. Je me sens plutôt rassuré quand je remarque qu’il en va de même pour la majorité des hommes de mon âge et, comme eux, pour cacher la bedaine, je porte usuellement des vêtements amples, un stratagème qui ne dupe personne sauf, peut-être, le porteur s’il se voit brièvement à l’improviste dans une glace sous un bon angle car, bien qu’il soit impossible de déguiser cette protubérance, je crois que ça vaut la peine d’essayer.

PAR ERIN GABRIELLE WHITE

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Sur les traces d’un tireur à l’arc

Je viens d’avoir soixante-dix ans, le troisième acte dans la pièce de la vie. Au cours des années, j’ai connu de gros changements corporels ; j’étais grande quand j’étais une jeune fille, avant mes quarante-cinq ans de mariage, la maternité, et une colonne vertébrale qui s’est dégradée ! Maintenant je suis de taille moyenne. Mes cheveux sont sel et poivre, argentés, peut-être, coupés courts avec une ondulation, malgré les protestations de mon mari qui préférait les cheveux longs et châtains. Je pense que c’est un style assez chic. Autant que je puisse en juger les traits de ma physionomie, quand je me regarde dans le miroir, je vois un visage agréable ; mes copines m’assurent que je suis toujours photogénique. Mon front montre des rides de l’âge et de souci ; mais je peux les cacher sous ma frange. Mes yeux sont bruns et depuis mon opération de la cataracte, je peux abandonner mes lunettes ; une bonne compensation pour mes années avancées. Mon teint est clair, plutôt rose pâle, c’est vraiment ma meilleure caractéristique ; je ne suis pas très modeste, je l’avoue !!

Je suis née le 18 décembre, donc sous l’influence du signe Sagittaire, et j’ai aussi un petit rapport avec le Capricorne. En cherchant les traits de ma personnalité, sur le web, j’étais ravie, car « la femme Sagittaire est optimiste, extravertie, sociale, et chaleureuse. » J’espère que la description est juste ! Malheureusement mon corps est typique de celui d’une femme âgée ; cependant j’adore les vêtements et j’essaie de porter quelque chose de flottant mais à la mode. Mes bras et mes jambes ont souffert des années de soleil, pourtant je fais de la natation et du yoga régulièrement. Parfois je fais un tour de golf avec mon mari. J’adore voyager et continuerai à le faire aussi longtemps que je le pourrai. J’ai la chance d’être en bonne santé et j’espère bien arriver à un grand âge !!

PAR ANN B

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Une main de fer dans un gant de velours

Si je me mets dans les bottes de mes collègues, je vois une vieille dame bien anodine avec des cheveux gris coupés courts dans un style démodé. Je suis de taille moyenne, plutôt réduite par l’ostéoporose, avec le dos voûté, bossue (à cause d’une cyphose) ; j’ai des mains arthrosées et boudinées mais les ongles sont impeccablement manucurés ; mes pieds larges dans mes chaussures orthopédiques. J’ai souvent des problèmes de mobilité (sauf à cinq heures le soir quand j’ai hâte de partir). Mon teint est pâle, mon visage parsemé de taches de rousseur et la peau violacée ; je porte mes lunettes sur le bout de mon nez, plutôt aplati, comme celui d’un carlin. J’ai des yeux bleus et un regard qui fait preuve d’un sacré complexe de supériorité. Je suis farouchement intelligente dans mon domaine de compétence, pourtant, très rigide et intolérante, je rends la vie très difficile aux jeunes scientifiques ; j’en veux à tout le monde.

Sans que je puisse me dire bien informée sur le plan astrologique et je ne révèle jamais ma date de naissance, je semble montrer quelques traits négatifs trouvés sous les signes du Bélier, du Taureau, du Lion, de la Vierge, du Scorpion et du Capricorne (si l’on en croit les astrologues). Ceux d’intolérance, d’égotisme, d’inflexibilité et d’arrogance. J’ai à peu près soixante ans mais j’ai la même apparence qu’il y a vingt ans. Quand je me vois à l’improviste dans une glace, je ne me juge pas ordinaire du tout, mais assurément le contraire avec la même tête qu’avant. Et toujours avec mon air condescendant.

PAR DC

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La muse d’Yves St-Laurent

Comment j’ai fait pour atteindre l’âge de quatre-vingt-huit ans ? Je suis proche de la fin de ma vie. Je ne pensais pas pouvoir vivre si longtemps. Je réfléchis à mon âge, et si j’étais en Chine, le nombre de mes années serait considéré comme un signe de bonne fortune, en effet il y a deux huit ; le 8 est considéré comme le chiffre synonyme de bonheur et de puissance et maintenant j’en ai le double. Bonheur : je ne pense pas ; plutôt, bonne chance de vivre encore et aussi en bonne santé et je ne suis toujours pas un problème pour mes enfants. Cependant, je ne me souviens pas de l’époque quand j’avais quarante-quatre ans, ce n’était pas une année spécialement tragique, car le 4 est synonyme de malheur pour les Chinois.

Quand j’étais jeune, j‘étais grande, mince et svelte. Selon mes amis, j’étais belle aussi. Maintenant, l’histoire est plutôt différente. Je mets la même taille de vêtements mais le résultat maintenant est très triste. Mon corps est plutôt épais et très décharné par endroits et avec des rides de partout. Mes cheveux sont incontrôlables et de couleur inox. J’ai les mains d’une très vieille femme paysanne, alors que mes pieds ont l’apparence d’une femme plus jeune. Le pire est mon estomac qui n’est jamais plat.

Parmi mes amis, je suis la plus active de notre groupe et j’ai encore les yeux bruns et brillants, tout dans ma vie est bien, à part que je pense qu’il y a une ambiance âgée autour de moi, qui est difficile de changer.

Depuis que je suis jeune, j’adore la mode et entre vingt à quarante ans, les couturiers célèbres étaient mes amis. Nous buvions le champagne après leurs défilés : nous étions proches. De temps en temps, ils me demandaient de porter leurs créations. J’aime me vêtir au dernier cri. Ils ont tous disparu maintenant. Pourtant j’essaye de répliquer cette époque, mais à cause de mes années et les défauts de mon corps, la triste réflexion dans la glace est bien laide. La vie est plus triste qu’on ne l’imagine.

PAR JK

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La Veuve noire

Je viens d’avoir 39 ans, j’approche de la seconde moitié de ma vie, consciente de ma tendance à prendre du poids et de mes rides qui ne sont pas les bienvenues. Heureusement, selon mon signe astrologique de Bélier, si l’on peut y référer, j’aime les défis. On me considère voluptueuse, mais c’est en vérité une corpulence que je cache derrière mes vêtements de marque. Toutefois, mon corps est bien proportionné ; je soigne mon look avec énormément de soin et de talent, l’ensemble dégageant une impression de domination et de rudesse. Quant à mon physique, ma chair molle ondulante retombe tout au long d’une carrure d’un mètre quatre-vingts. J’ai cultivé mon aspect extérieur comme un blason, bon chic bon genre ; pourtant cela cache une personne tellement fragile. J’ai les cheveux bruns, trop fins, que je ramène en queue de cheval, apparemment avec insouciance. Je porte toujours des petites mitaines, exposant mes ongles parfaitement manucurés, toujours une source d’admiration ; cependant cachant les mains courbés, nouées, victimes de l’arthrite. Je porte des lunettes prescrites sur ordonnance ; ce n’est pas considéré comme un attribut, mais c’est ce qui me confère un air d’intelligence et de mystère, un trait appartenant au signe de Poisson, si l’on y croit. Je suis née le 15 avril, donc aux confins des deux signes Poisson et Bélier; et autant que l’on puisse dire, cela explique mon caractère excentrique et dynamique.

Mes yeux pénétrants d’un vert émeraude, quasi extraterrestre, sont aussi les marques d’une autoévaluation effrayante. J’ai un caractère sans pitié dont je ne suis pas fière. Mes lèvres bien dessinées et sensuelles suggèrent une personnalité gourmande et sensuelle et les coins remontants favorisent l’attirance ; cependant, ce qui élude le simple observateur, ce sont les deux rides au-dessus de ma bouche, ressemblant à des crochets, évoquant ma tendance à avaler tout ce qui se présente : un signe subtil de prédateur qui attend une victime pour la manger. Du coup, il m’arrive de blesser les gens sans trop m’en rendre compte. J’ai horreur de me retrouver face à face dans une glace, où, dans la réflexion, la longueur de mon corps et mon abdomen globuleux me renvoient l’image d’une araignée nommée veuve noire. L’impression d’ensemble expriment à la fois une note de charme, de puissance, de secret. Mais la vérité est parfaitement cachée : je suis la veuve noire qui attend sa proie pour injecter son venin. Je porte un masque pour cacher mes instincts meurtriers.

PAR AMANDA

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La Belle-mère

J’ai atteint l’âge de soixante-quinze ans, cinq ans de plus que la vie biblique, selon le psalmiste. Pour une femme, je suis de taille moyenne ; ni mince ni grosse. J’estime que mon visage n’est pas beau, un visage sans grâce mais animé. Mon nez est plutôt grand. Mes yeux sont petits, bleu foncé dans ma jeunesse, maintenant fanés, bien assortis à mes cheveux gris. Les cernes et les rides autour mes yeux sont plus prononcées quand je ris. Je garde toujours la coiffeure bouclée avec une permanente régulière ; sinon ils seraient raides et laids. Je porte habituellement des lunettes. Ma bouche est large mais mes lèvres sont trop minces. J’ai de fausses dents depuis mon mariage, il y a cinquante ans. Le menton au-dessous est très proéminent, un menton fuyant, on dit. Un caractère typique de toute ma famille. Les rides partout témoignent d’une vie pleine de soucis ainsi que de joies. Les années à fumer ont laissé leur marque.

Quand je me tiens debout, je sens que mon dos est un peu courbé, ma poitrine voûtée, à cause de mes gros seins. Ils me mettent dans l’embarras. Il aurait mieux valu qu’ils tombent après l’allaitement de mes enfants. A quoi bon les garder ? Si difficile pour les vêtements élégants. Avec la naissance de mes trois bébés, mon ventre est plutôt enflé. Pas grand chose mais j’en prends consciente quand je sors en maillot à la plage. Dans le passé, ma sœur et moi ricanaient en regardant toutes les vieilles dames à la plage. Aujourd’hui c’est notre tour d’être ridicules.

Mes jambes sont longues et minces. Comme jeune fille, j’étais exagérément fière d’elles, leur peau douce, lisse et bronzée. C’est un des affronts injustes de la vieillesse que les jambes vieillissent aussi ; ridées et tachetées. Mais assise, une longue jambe croisée sur l’autre genou, je peux faire un berceau pour un tout petit bébé. J’exècre mes pieds, douloureux avec de grands oignons. Pourtant je suis pleine de force comme le Capricorne de mon signe du zodiaque et je peux bien marcher avec les petits enfants, qui m’appellent ‘vieille chèvre idiote’, affectueusement.

PAR ANGELA LOW

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La prof de mathématiques

Je suis une femme d’une cinquantaine d’années. Je ne révèle jamais mon vrai âge. On dit que je suis née sous le signe du Lion mais, comme professeure de mathématiques exceptionelle, je n’ai pas de patience devant ce genre d’imbécilité.

Je suis grande de taille et je suis mince. J’ai un visage ovale, carré au menton. La peau n’est pas ridée, sauf un peu autour des yeux. J’ai un teint blême. Toujours bien coiffée, j’ai des cheveux bruns mais légèrement grisonnants, clairsemés et raides, qui tombent jusqu’aux épaules ; un front étroit ; des sourcils fins et un nez comme un bec d’aigle qui peut détecter les fainéants dans la classe. Mes yeux noirs sont quelque peu enfoncés et cernés et j’ai un regard perçant qui me permet de voir clairement ce qui se passe au fond de la classe même si je n’ai pas l’air d’y regarder. J’ai des joues creusées et une bouche mince. Ma voix est rauque et grave. Je suis toujours vêtue d’une robe coupée dans le même style mais en tissus différents. Tellement prise par mon travail, je n’ai ni le temps ni l’intérêt pour la mode. Mes mains sont fines, mes doigts sont longs, et mes ongles sont pointus et habituellement vernis en rouge foncé comme le sang. J’ai les jambes élancées et je marche d’un pas qui reflète la confiance en soi, même avec des talons hauts. Je me tiens tout droit.

Je suis consciente que certains me perçoivent comme une personne colérique qui ne sourit jamais, qui a peu d’amis, et qui n’aime pas les activités sociales. J’admets que je ne suis pas sans défauts : je peux être impatiente, minutieuse, et je n’aime pas le désordre. Pourtant, j’attends de mes étudiants qu’ils fassent du bon travail. En fait, je n’ai pas besoin d’avoir de contact social avec mes collègues : en même temps, bien que je ne m’implique pas dans les comités seulement pour m’avancer dans la carrière (je ne suis pas tourmentée par l’ambition), je participe volontairement aux activités qui ont pour but d’améliorer les méthodes d’enseignement. En outre, selon l’occasion, dans un contexte social je peux être charmante et me montrer cultivée, intelligente, et savante. Je ne suis jamais impolie, hypocrite, curieuse, paresseuse ou méchante. Au contraire, je suis toujours honnête et franche.

PAR CM

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