Léopold Sedar Senghor

Textes composés par les étudiants du cours LIRE ET ECRIRE,
inspirés par 'Cher frère blanc' de Léopold Sedar Senghor.
Lisez les textes inspirés par d'autres auteurs sur cette page.

Texte #1 d'après le poème 'Cher frère blanc'

Les couleurs de la vie

Ma chère copine

Lorsque je suis tombée, j’ai vu rouge,
Lorsque j’ai été malade, je me suis sentie triste,
Lorsque j’ai été immobilisée, j’ai eu les idées noires,
Lorsque je me suis cassé un membre, mon âme a été grise.
Lorsque j’ai trébuché, j’ai ri jaune.

Néanmoins, n’oublie pas,
Lorsque tu te remets, tu es sous un soleil d’or,
Lorsque tu te sens mieux, tu es sous un ciel bleu,
Lorsque tu guéris, tu es dans un jardin vert fleuri,
Lorsque tu te rétablis, tu es sans noires douleurs,
Lorsque tu vas mieux, tu es entourée de chaudes couleurs,
Lorsque tu es agile, tu dors sous une lune argentée,
Lorsque tu guéris, tu es sous l’arche d’un arc-en-ciel,
Lorsque tu seras en forme, tu verras la vie en rose.

Tu vois, la vie offre tant de teintes variées,
Alors, à quelles couleurs préfères-tu t’accrocher ?

PAR ANN B

-

Les mamans

Chère nouvelle maman,

Lundi, ton bébé mangeait, dormait, souriait,
Mardi, ton bébé mangeait, dormait, souriait,
Mercredi, ton bébé mange, dort, sourit,
Jeudi, ton bébé mange, dort, sourit,
Vendredi, ton bébé mangera, dormira, sourira.

Tandis que chez moi, chère petite maman,
Lundi, mon ado mangeait, dormait, souriait,
Mardi, mon ado dormait toute la journée,
Mercredi, mon ado a refusé une coupe de cheveux,
Jeudi, mon ado s’est fâché avec moi,
Vendredi, mon ado est déprimé,
Samedi, mon ado tombera amoureux,
Dimanche, mon ado sera heureux, souriant.

Crois-moi, on n’a pas le choix, on reste mère pour l’éternité
Mais dis-moi, quelle est la période la plus éprouvante ?

PAR ANGELA LOW

-

Lettre à mes parents

Chers parents, Ève et Adam,

Toi, mon Père, tu as été créé par Dieu en premier,
Toi, tu as eu la tâche de nommer et dominer les créatures,
Toi, qui étais seul, tu as reçu une assistante compatible,
Toi, tu l’as appelée Ève, la mère de tous,
Toi, tu as désobéi à Dieu,
Toi, tu as blâmé la femme.

Tandis que toi, Ève, ma Mère,
Tu as été créée par Dieu en second,
Tu as été façonnée de la côte de l’homme,
Tu as été séduite par le fruit de l’arbre défendu,
Tu l’as mangé et désobéi à Dieu,
Tu as blâmé le serpent.

Alors, de vous deux,
Qui est l’auteur de ce mythe* ?
 
* Le livre de la Genèse 2 : 7 - 3 : 6

PAR ERIN GABRIELLE WHITE

-

Invitation à des vacances de cœur

Chère amie,

Quand tu es en vacances, tu préfères faire un voyage outre-mer,
Quand tu es en vacances, tu préfères être à la plage,
Quand tu es en vacances, tu préfères t’allonger sur le sable doré,
Quand tu es en vacances, tu préfères être sous le ciel bleu,
Quand tu es en vacances, tu préfères nager dans la Méditerranée,
Quand tu es en vacances, tu préfères lire des livres de poche,
Quand tu es en vacances, tu préfères boire un verre de vin en plein air en regardant le soleil se coucher,
Quand tu es en vacances, tu préfères ne rien faire.

Contrairement à moi,
Quand je suis en vacances, j’adore un séjour actif,
Quand je suis en vacances, j’adore visiter les musées et les galeries d’art,
Quand je suis en vacances, j’adore me promener dans les villages,
Quand je suis en vacances, j’adore découvrir des ruines anciennes,
Quand je suis en vacances, je préfère lire des livres d’informations touristiques,
Quand je suis en vacances, je préfère prendre un apéritif dans un bistrot où je me sens à l’aise.

Alors dis-moi, mon amie
Qui de nous deux rentrera chez elle comblée ?

PAR PH

-


Texte #2 d'après le poème 'Le départ'

Je suis à la retraite

Je suis à la retraite
Le temps libre, les journées longues
Où règne la paix.

Je suis à la retraite
Loin des journées frénétiques
Et du métro, boulot, dodo,
Naviguant entre domaines
Expert et domestique.

Je suis à la retraite
Le début d’une nouvelle vie,
Calme et agréable,
Sans dates limites,
Sans horaires.

Je suis à la retraite
Pour le reste de ma vie
Sans pensée de retour.
Mon travail est fait par un autre
Saluez tous mes collègues.

Je suis à la retraite
Des heures pour les loisirs,
Des heures pour la famille,
Des heures pour les amis qui soutiennent mon bien-être mental,
Des heures pour moi.

Je suis à la retraite pour toujours.
Sans pensée de retour.
Saluez mes amis du laboratoire.

PAR ANGELA LOW

-

Prochaine Etape

Elle s’est volatilisée
La pensionnaire flottant dans l’air 

Où respiraient les jeunes filles en fleur.

Elle s’est volatilisée
Partie vers la terre de tapage
Au vacarme infernal,
Sans trêve ni abri
Ni asile.

Elle s’est volatilisée
Jusqu’aux nuages
Jusqu’aux orages
Jusqu’aux mirages
Jusqu’au ciel sans limites.

Elle s’est volatilisée,
Invisible et imperceptible,
Sans possibilité de retour.
Renoncez à votre corps,
Mais pas à votre parole.

Elle s’est volatilisée
A la dérive dans l’océan des cieux
Sans lignes étoilées pour marquer son chemin,
Sans règles ni repères,
Sans air frais ou clair.

Elle s’est volatilisée pour toujours.
Sans possibilité de retour.
Renoncez à votre trésor.

PAR ERIN GABRIELLE WHITE

-

Elégie pour une chienne bien-aimée

Elle est morte

Ma grande toutou
Qui a réjoui nos cœurs.



Elle est morte
Après seize ans

Souffrant de démence,

Les intestins incontrôlés

Et les aboiements insensés.



Elle est morte

Ma chienne de sauvetage
Mon homonyme à quatre pattes,

Toujours fidèle et affectueuse,
Adorant les promenades.



Elle est morte

Couchée sous un rocher chez nous,
Sa fourrure brune brillante,

Ses yeux tristes,

Toujours honorée.



Elle est morte

Annie, une amie proche de la famille,

Annie, une amie proche des voisins,

Annie, une amie proche du boucher
,
Annie, une amie proche de tous.



Elle est morte avant l’heure.

Mais vivant dans nos cœurs.
Ne l’oubliez jamais.

PAR ANN B

-

Ode aux souvenirs

Adieu le pays
Que j’adore pour sa politesse,
Sans cesse.

Adieu le pays
Aux souvenirs tendres qui me touchent,
Aux enfants dans la cour de récréation
Heureux et que personne ne regarde,
Libres de se perdre dans leur imagination.

Adieu le pays
Aux traditions et à la culture qui m’ont nourrie
Pendant les meilleures années de ma vie.
Adieu à tout ce que je laisse.
Les années, à quelle vitesse elles passent.

Adieu le pays
Un vol va m’emmener vers une nouvelle vie
Où la terre est entourée par la mer,
La mer et le ciel si bleu.
C’est l’heure de se dire adieu.

Adieu le pays,
Adieu mes amis, copainset copines,
Adieu les enfants que j’encadre,
Adieu les jours jamais pareils,
Adieu le pays de mon cœur.

Adieu le pays que j’adore.
Mais attendez.
J’y retournerai un jour.

PAR PH

-

Texte #3 d'après le poème 'Comme je passais'


Comme je passais

Comme je passais près du Jardin botanique,
Je me suis arrêtée,
Une légère odeur de citron
Est parvenue à mes narines,
L’odeur qui m'a rappelé un arbre,
Comme je passais, j’ai regardé autour de moi
J’ai regardé au loin
Dans le jardin, j’ai vu un arbre majestueux.
J’ai trouvé la source parfumée,
Les souvenirsqu’il évoquait en moi.

Et voilà, la propriété de mes beaux-parents à la campagne,
Voilà bien l’arbre près de l’entrée de leur maison. 
Cet arbre avec l'odeur de citron
Qui projette de l’ombre sur le court de tennis,
Ombre parfaite pour les repas en plein air.

L’arbre avec vue sur la campagne,
Les montagnes en toutes saisons,
La neige en hiver, les feuilles en automne,
Un sentiment de détente, de liberté, de fraicheur tonique
Loin de la pollution de la ville.

PAR PH

-

Comme je rangeais

Comme je rangeais ma bibliothèque,
Un livre est tombé,
Un journal de notre voyage,
Disparu depuis des années,
Un frémissement de joie m’a frappée
Soudainement.
Comme je rangeais la bibliothèque autrefois,
Il était resté caché.
L’odeur d’un livre relié en cuir
A imprégné mes mains.

Voilà des anecdotes,
Voilà bien des anecdotes humoristiques,
Des petites histoires rarement dramatiques.
L’écriture familière comme la trace de mon mari
Toujours à l’encre noire. 

Comme la trace des repas incroyables,
De nos nombreuses gaffes linguistiques,
Des images et des sons d’un pays étranger,
La destination en lettres d'or en majuscules,
FRANCE.

PAR ANN B

-

Comme je conduisais

Comme je conduisais dans la rue Victoria,
L’Ouverture solennelle*
A retenti à la radio,
Explosant dans ma voiture, 
Et m’a proclamé
Instamment
Comme je conduisais deux hymnes nationaux
Des deux camps opposés.
Tout le long de la rue Victoria
La bataille faisait rage.

Voilà des fragments,
Voilà bien des fragments de vie avec ses hauts et ses bas.
Ressuscités en moi les jours que je croyais disparus.
Et je m’étends sur le sol, paisible, comme un vieux chien
Les yeux fermés au soleil, le nez sur les carreaux chauds,

Comme un vieux chien reniflant, rêvant de sa jeunesse 
Et les notes agiles et fluides du nouveau tourne-disque émergeant sans effort,
Et les crescendos et diminuendos des vents murmurant dans les manguiers
Avec leurs fruits rougeoyants, se préparant peu à peu
A être cueillis.

*L’Ouverture solennelle 1812 de Piotr Ilitch Tchaïkovski composée en 1880.

PAR ERIN GABRIELLE WHITE

-

Comme je voyais

Comme je voyais cette photo,
Des souvenirs vifs
Ont jailli en cascades
De cet endroit précis,
Et m’ont raconté ces jours-là
Bruyamment
Comme si je voyais le jour précis.
Les sensations fortes de ma jeunesse
Réapparaissaient.

Voilà des étudiants,
Voilà leurs mallettes lourdes en cuir.
Réveillé en moi le début palpitant de ma vie.
Et je m’arrête tout à coup, comme une chatte
Prête à savourer sa proie,

Comme une chatte enroulée prête à bondir,
Et le bruit joyeux de ces jours,
Les copains, les études, les blagues partagées
Et une vie, riche de promesses, florissante
A l’université.

PAR ANGELA LOW

-







Using Format