José-Maria de Hérédia

Textes composés par les étudiants
du cours ATELIER DE LECTURE ET ECRITURE CREATIVE,
inspirés par 'Le Coureur' de José-Maria de Hérédia.

La colonne inébranlable

Alors que Syracuse en était le témoin,
Alors que Sainte Agathe toujours la protégeait,
C'est Sainte Lucie qui a entamé son trajet
Son manteau de métal, elle n'en avait pas besoin.

Ses yeux de bois, placés sur un léger coussin,
Son corps immobile semblant narrer son histoire,
Connue par “ sa lumière ”, et guidée par son phare ;
On dirait qu'elle connaissait déjà son destin.

Elle ne renoncera pas à la chrétienté,
Même si à la torture elle est condamnée,
Elle succombe à la mort, la brave sainte courageuse.

Portant aux mains sa lampe, elle chante des louanges,
Sa vision restaurée encore plus lumineuse
La guide pour rejoindre au ciel la Vierge et les anges.

PAR AMANDA

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Le batteur : Steve Waugh

Tel que Sydney l'a vu quand, les fans le suivant,
Aux cris du SCG, il sort du vestibule
Tel Steve joue encore du matin au crépuscule
D’un corps de bronze, focalisé et tout puissant.

Les genoux pliés, mains sur la batte, attendant
Encore, Waugh à la frappe, à la joie de la foule,
Heureusement qu’il s’est échappé de ce moule
Pour montrer à ces Anglais qui a l’ascendant.

L’Homme de glace reste calme, résolu, déterminé,
Le joueur qui peut se lever et nous sauver
Les mains prêtes à la batte pour diriger la balle.

Son tour de batte commence avec une touche directe
Très vite une centaine ; il mérite un piédestal.
Il nous mène vers la victoire : on le respecte.

PAR MAUREEN S

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Le roi de la montagne


Le ruban de métal tourbillonne vers le ciel,
Une boucle encadre au loin le toit des Pyrénées
Où se trouve la route, ce monstrueux défi,
Le col de Tourmalet, étape sacrificielle.

Les cyclistes pédalent, corps immobile sur la selle,
Ils grimacent, résolus à faire cette montée.
Accroupis, le dos courbé, tous les coudes pliés,
Le bourdonnement des roues, leur sueur étincelle.

Comme dans la Grèce antique, leurs corps nus, athlétiques.
Têtes baissées, yeux fixés sur le sommet, le pic ;
Et soudain, sans frein, la terrifiante descente.

Le gagnant, bras en l’air, mérite le maillot jaune,
Un cycliste légendaire, à bout de souffle, plante
Son nom dans l’histoire du Tour, héros pour toujours.

(d'après la sculpture le  ’Tour de France dans les Pyrénées' par Jean-Bernard Métais (1996)

PAR ANGELA LOW

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La coureuse

Telle que Melbourne l’a vue, Tokyo bientôt suivant,
Timide mais sûre d’elle, elle quitte la ferme parentale,
Telle elle est devenue héroïne nationale,
Regardez la force et la grâce du corps volant.

Le bras tendu, l’œil fixe, les jambes en plein vol,
Les plis dans l’airain du costume hurlent l’effort ;
Vainqueur des sprints olympiques, la reine de son sport,
L’enfant chérie du pays, quatre médailles d’or au col.
 
La vie est cruelle. La statue jamais malade
Entend toujours le bruit des visiteurs du stade.
La grande coureuse, frappée par la sclérose en plaques,

Accepta son destin. Par sa foi appuyée,
Dans les crises et dans les rémissions d’attaques,
Elle offre en exemple une ligne d’arrivée.

(Inspiré par la statue de Betty Cuthbert, 1938-2017, installée au Melbourne Cricket Ground.
Sculpteur : Louis Laumen)


PAR CARMEL MAGUIRE

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Mohammed Ali

Là, sur le podium à Rome, la ville éternelle,
Un jeune boxeur issu des esclaves d’Afrique.
Il reçoit les clameurs de la foule sympathique.
Au début un pacifiste, plus tard un rebelle.

Ali décide de devenir professionnel ;
Les perdants réduis à un état pathétique.
Un vent mystique entoure sa santé physique.
Mohammed Ali, le meilleur en temps réel.

Il flotte comme un papillon, pique comme une abeille,
Une devise forte ; Il combat pour la liberté.
Ses poings tremblent constamment, sa voix se tait.

Son cerveau est blessé, son cerveau est maudit,
En hommage au héros sportif, il faut prier.
Même si la vie de l’Adonis noir est finie.

PAR ANN B

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Retour interdit

Expulsé de leur jardin, le couple est parti
Lentement, à contrecœur, vers les longues années,
Les arbres verts, les fruits mûrs abandonnés 
Nos parents chassés des plaisirs du Paradis.

Ils entendent des hurlements, des gémissements, des cris,
Des yeux menaçants percent l’ombre des soirées…
Hésitant, titubant, ils n’osent pas avancer…
Ils cherchent leur cher Eden : le retour interdit.

Au-delà du jardin, Adam et Eve errent,
Au-delà du refuge, leur liberté coûte cher
Les arbres se flétrissent, les fruits mûrissent et meurent…

Une éternité qu’ils sont partis de l’Eden.
Et ils pleurent encore la perte de leur demeure 
Mais la promesse du futur toujours les entraîne…

(poème inspiré par le tableau, « L’Expulsion », de Graham English)

PAR ERIN GABRIELLE WHITE

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