Jean Giono

Textes composés par les étudiants
du cours ATELIER DE LECTURE ET ECRITURE CREATIVE,
inspirés par 'Le voyageur immobile' de Jean Giono.

Métamorphose de l’après-midi

Les minutes passaient, les vagues roulaient et lavaient tout. On entendait les mouettes qui croassaient et les hurlements des marins abandonnés il y a des siècles sur des iles fantômes. Les heures volaient. Je frissonnais. Le navire dérivait sur l’océan gelé, vers les grands icebergs, durs comme le marbre, blancs comme le lait, comme la Voie lactée dans le ciel de minuit. Je me levais pour marcher sur le pont. Il n’y avait personne. Le navire dérivait sans capitaine, sans équipage, sans compas, au gré du gouvernail. Enfin, la vraie liberté ! Janot ? Tu es toujours là ? J’arrive, j’arrive ! Les mots étaient avalés par le vent mystique, dans le silence éternel où on n’avait pas besoin de langues, où tout était déjà connu bien avant la naissance de la terre. Le pont tanguait et je me jetais par-dessus bord, plongeant dans les profondeurs abyssales. Tout à coup j’avais des nageoires, mes bras et jambes étaient couverts d’écailles. Tout devenait plus profond, plus sombre, plus perdu. Je nageais parmi des hippocampes impavides, des méduses majestueuses, des calmars calmes et des requins redoutables. On est tous camarades, nous nous comprenions tous … La porte s’ouvrait et une brise chaude flottait à l’intérieur. Aie ! Un corail, beau et acéré me perçait. Mlle Alloison ? Mon fils est chez vous ? Janot ? Où es-tu ? Janot ? Non, non ! Je n’étais nulle part, j’étais partout, je disparaissais.

PAR URSULA

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L’Explorateur galant

Ah, l’odeur du sel, le son des vagues qui clapotaient contre la coque de mon embarcation, la vue des alouettes qui survolaient le bateau en poussant des cris rauques. J’entendais le battement de leurs ailes au-dessus de ma tête et j’apercevais leurs griffes rouges. Enfin, j’étais au large, capitaine d’un petit voilier d’exploration. Je prenais place sur la passerelle et j’avais l’œil au guet. A mes côtés, mon tricorne, ma boussole et ma lunette d’approche. Je promenais mon regard sur l’horizon pour des indications du danger. On brisait le calme : le petit Toto signalait le changement du vent avec un aboiement, un aboiement discret. Oh quel brave et fidèle compagnon de voyage … Je le caressais avec affection. On tournait la roue de gouvernail pour faire face au vent et on était parti. Mes réserves de comestibles étaient stockées dans la cale : une jarre aux olives, des pâtes et des œufs, des fromages, du sucre roux, et des gâteaux. C’était l’heure du déjeuner. Toto et moi, nous partagions une boîte de sardines, du pain et deux pommes. Et puis une plaque de chocolat à croquer. Comme boisson, de l’eau douce pour le petit chien bien sûr, mais pour un marin expérimenté comme moi, un verre de rhum. « Regarde Toto, à droite, des poissons volants, à gauche, une famille de dauphins – papa, maman et deux petits – qui jouent avec nous. Attention, tu es polisson toi, tu es trempé jusqu’aux os ! » Puis mon attention était attirée par la proue d’un bateau à grande distance qui se dirigeait sur nous. Avec un frisson de peur, je remarquais la tête de mort qui flottait sur le mât – une vraie tête de mort ! Tu parlais d’une équipe : j’entendais les hués des hommes féroces et sauvages ! Aux armes Toto ! Nous étions tombés sur des corsaires. « Hisse le drapeau » ! Je devais me battre contre eux jusqu’au bout. C’était peut-être un combat perdu d’avance mais je devais défendre notre honneur. Nous n’abandonnerions pas sans nous être battus. « Donne-moi mon épée ! ».

PAR ROSE CHENEY

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Le voyageur immobile

L’ombre m’engloutissait : j’étais parti. Les bruits de départ étaient partout ! On entendait les voiles qui claquaient dans le vent, le cliquetis de l’ancre, le clignotant du phare. Le cri strident des mouettes dans le ciel nuageux, avec leurs battements d’ailes, leur plongée et leur envolée, comme le capitaine, exhortait les marins à finir leurs tâches. Quelques matelots étaient occupés à hisser les voiles pendant que, au-dessous des ponts, les autres rangeaient les sacs de riz, les jarres d’olives et les autres marchandises . Nous aurions, sans doute, des grosses mers, temps agité, donc tout devait être sécurisé.

Je suis allé lentement au pont principal. Une respiration profonde. Ah ! L’odeur et le goût de saumure salée de la mer ! On a mis les voiles et bientôt nous étions en pleine mer qui rugissait et tonnait . On sentait qu’on pouvait être trempé par l’écume de mer. On était impressionné par la férocité des vagues, qui avaient été douces et tranquilles sous les planches un peu plus tôt. J’étais captivé.

Je retournais à la cachette de la cassonade. Je choisissais une autre petite bille de sucre roux et soudain un coup sur mon épaules. « C’est l’heure Janot, lève-toi, tu t’es endormi ! ». J’ai clignoté des yeux et j’ai regardé autour de moi, j’étais encore dans la boutique de Mlle Alloisin. Quel rêve !

PAR PH

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J’étais reparti

« L’ombre m’engloutissait : j’étais parti »

On était sur la plage aux palmiers. Le Chinois me faisait signe d’approcher. Il était vraiment impressionnant ! J’étais captivé par sa tenue bigarrée : son manteau de soie décoré de tourbillons verts avec des manches longues et flottantes, ouvert sur le devant, une tunique au-dessous d’un rouge profond jusqu’aux chevilles couvertes, des bas orange et des souliers écarlates et jaunes avec les bouts en trompette ainsi qu’un chapeau pointu aux huit coins sur la tête. Mes yeux s’étaient arrêtés sur sa moustache très bien soignée : les deux queues tournaient vers le bas au-delà de son menton devant deux énormes boucles d’oreilles métalliques. Il tenait la plus belle tapette du monde, fabriquée de plumes multicolores. On était invité à entrer dans la paisible mercerie.

Je me levais presque inconsciemment et quelque chose me dirigeait vers cet espace ombrageux, inconnu où je devenais conscient des arômes de tissus plus subtils. Je parcourais les articles exotiques. Doucement, doucement, je touchais les étoffes : du lin, de la soie, de la laine, du coton. Ah ! Quel plaisir ! Et puis, des objets mystérieux : des bobines de toutes les couleurs, des aiguilles à coudre et à tricoter, des dés en céramique, des craies de tailleur, des enfile-aiguilles, des ciseaux grands et petits, des épingles fines, des découseurs, des tambours à broderie. Et puis les présentoirs parfaits sur lesquels des visages chinois me rappelaient que le Chinois m’attendait sur la plage. Je passais soigneusement par les dentelles délicates, les rubans de toutes textures, les boutons innombrables et les agrafes blanches et noires. J’étais arrêté par les dragons bleus qui entouraient le pot de gingembre gigantesque. En me haussant sur la pointe des pieds, je tendais la main et je choisissais un morceau précieux. Je retrouvais la logette, je me pelotonnais dans l’ombre. Je mettais le gingembre exquis dans ma bouche. J’étais reparti.

PAR KAREN B

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« Mon beau navire ô ma mémoire » (1)

Après avoir exploré l’épicerie-mercerie de Mlle Alloison, l’enfant Janot s’est accroupi, comme d’habitude, dans sa cachette entre le sac de pois chiches et la corbeille des oignons où il s’imagine en mer.

L’ombre m’engloutissait : j’étais parti vers le large. Le rythme régulier du navire, le ronronnement du moteur, le craquement des lattes et le clapotis des vagues, tout me rassurait : nous suivions le cap fixé. Poussé légèrement de droite à gauche, de gauche à droite, on pouvait se remettre d’aplomb entre un grand sac et une énorme corbeille. De long en large, teuf-teuf, on était sain et sauf dans ce bâtiment bercé par les flots.

Les odeurs exotiques, de poivre et café, de harengs et morues, d’olives et oignons, me transportaient vers l’Orient dans mon beau navire, le Fil au Chinois, le nom inscrit fièrement sur le pavillon flottant dans la brise. Au moment où je scrutais les profondeurs insondables, la charnière de la porte a grincé, la flamme de la lampe a tremblé et une voix a crié « alors, vous êtes là, Mlle Alloison ? – Oui, oui, un moment, s’il vous plaît. J’arrive. » Un coup de vent et, dans tous les coins et recoins de la cale, sur toutes les vitrines à cartonnages, les ombres dansaient et la paisible mercerie se réveillait. Ciseaux, aiguilles, fils ; cotons, boutons, bobines ; satins, soies, broderies ; brocarts, taffetas, dentelles ; velours, glands et rubans. Tout bougeait, tout scintillait, tout miroitait le rouge, l’argent, l’or. Ah ! Le mystère de la mercerie. C’était hallucinant. Tremblant, je touchais le jute rugueux du sac, la rondeur lisse de la corbeille. J’entendais le murmure bas des voix de femmes, les chansons douces des courants : j’étais dans le ventre de la mer. Moi, le grand navigateur !

L’horloge sonnait quatre heures : la nuit serait longue sans sommeil. Minuit, mon compagnon fidèle, ronronnait avec contentement sur mes genoux. « Janot ? – Oui, mon capitaine ? Je suis de garde. –Bien, mon petit, mais c’est l’heure du goûter. –D’accord, Mademoiselle… Viens, Minuit. Allons rejoindre le capitaine Alloison. Allons-y ! »

(1) Guillaume Apollinaire (1880-1918)

PAR ERIN GABRIELLE WHITE

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Le Voyageur immobile

« L’ombre m’engloutissait : j’étais parti. Sur une basse étagère, quelques petits pots d’épices étaient coincés entre des boîtes St Mamet : la cannelle, les clous de girofle, la vanille, les noix de muscade, le gingembre, une vraie corne d’abondance d’épices, tous en minuscules quantités. Un arôme envoûtant ! Envoûtant ! On partait vers les îles du Pacifique. Non, l’île Maurice. Un endroit luxuriant avec ses palmiers, ses nombreux arbres fruitiers, une multitude de frangipaniers en pleine floraison perpétuelle, de tamariniers sauvages : quel parfum ! Quel parfum enivrant. Des belles femmes, l’hibiscus à l’oreille. La beauté. L’exquise beauté ! Côté mercerie, quelques foulards en soie flottaient autour du cou d´un mannequin : j’adorais sentir la texture soyeuse contre ma joue. Douce. Molle. Une malle légèrement ouverte avec une fine bande de dentelle visible, séduisante. Quelle profusion de produits dans ce coin là. Loin des regards, draperie, lainage, rubans, dentelles : un foisonnement de trésors. Des petits pots de crème pour la peau : le délicat arôme d’une orange fraîche, rehaussé de cannelle et combiné à la texture onctueuse.

Dehors, le vent fort et âpre battait les vitrines, la pluie frappait lourdement sur les toits : les vaguelettes sur le trottoir chassaient les gens qui couraient s’abriter dans les magasins. Les ruisseaux débordaient.

« Janot, ta mère te cherche, c’est l’heure du goûter. – Oui, Mademoiselle. » Ah ! Maman ! Mon endurante maman magnanime au physique gourmand. Ah ! Un Petit écolier m’attendait. Non, une madeleine fraîchement sortie du four. Je fuyais comme un rat quittant la navire ! Je crevais de faim. »

PAR DC

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Le voyage continué

Ma logette est devenue un canot de sauvetage où je me suis embarqué clandestinement. Dehors, le vent redoublait et les vagues propulsaient ma barque contre les rochers. Quand j’essayais de regagner le pont, le bateau bougeait si violemment que la cargaison commençait à se déplacer : les harengs, les fromages, le riz, le sucre se mélangeaient et partaient dans tous les sens. En m’agrippant au garde-fou, des frissons de froid perçaient mon corps et mon âme. Au-dessus, la poitrine de l’oiseau était remplacée par les trois mâts qui tombaient vertigineusement vers l’océan. Tout semblait perdu. Clandestin dévoilé ! J’étais le premier matelot à reconnaître l’extrême danger d’un naufrage et le dernier qui allait le survivre.

Il me fallait transporter des provisions dans le canot : on devait sauver au moins une marmite, la jarre aux olives et le pot de la moutarde. Crotte alors ! Stressé, j’ahanais sous le fardeau, je commençais à hyper ventiler. Je ne devais pas faire trop de bruit. Après tout, Mademoiselle aurait été dérangée si j’avais cassé les récipients ou renversé des bonnes choses. L’odeur alléchante du café m’a remis les idées au clair même si l’odeur iodée et le goût salé d’éclaboussure m’enveloppaient.

Au-dessus du vent et de la pluie, j’ai entendu la voix d’une femme qui s’écriait avec détresse. « Janot, Janot, où te trouves-tu ? Ta mère te cherche. Ton repas est prêt. – J’arrive, Mademoiselle. »

Mon voyage avait pris fin. Mais je rembarquerai encore, demain après l’école.

PAR CARMEL MAGUIRE

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Une mission pour Janot

Le bateau a tremblé, j’étais sur le sol, peut-être je suis tombé de mon hamac. J’ai entendu une voix m’appeler. << Réveille-toi mon petit ami. >> C’était Mlle Alloison secouait pour me réveiller.

<< Oh, excusez- moi Madmoiselle, je dois m’être endormi. >> On savait que c’était grâce aux odeurs merveilleuses et au sentiment de sécurité du petit magasin et aussi à la chaleur de l’intérieur, bien sûr. Cependant on ne l‘admettrait pas.

<< Voici un chocolat chaud pour toi. >> Elle a fait un demi- sourire plus comme une grimace. Ah miam, mon goût favori, cacao d’Afrique: << J’ai une tâche très importante pour toi, Janot. >> Je me sentais exalté car je devais faire quelque chose d’important.

Elle a ouvert un tiroir, j’ai réalisé que c’était le tiroir spécial, le tiroir qui on était interdit pour moi. Pourquoi interdit? Parce qu’ il contenait tous les ciseaux tranchants utilisés par les couturiers; les petits pour la broderie et les grands pour couper le tissu. Quelque fois les grand couteaux pour l’épicerie étaient là aussi. Quand je les ai vus dans le tiroir, j’ai pris conscience de leur puissance et leur danger. Je n’ai pas osé les toucher.

Ils semble brillaient et scintillaient: ils était en argent ou en metal.

<< Voici une lettre pour ton père, ces ciseaux et ces couteaux ont doivent être aiguisés et il est le meilleur aiguiseur du village. >> J’ai commencé à picoter de fierté. J’entreprendrais une mission courageuse comme un chevalier d’autrefois.

<< Voici une sacoche spéciale avec les compartiments pour chaque outil, je veux que tu les apportes à ton père et quand ils seront réparés, je veux que tu reviennes le plus vite possible. Il y aura une récompense, je te le promets.

Je suis sorti de la boutique très vite, j’étais aussi rapide que Mercure , le messager des Dieux, malheureusement sans les ailes; et Papa ne me dirait pas plus que j’étais un rêveur inutile.

PAR ANN B

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La Suite

« Janot. Janot. A table! » C’était ma mère qui m’appelait, qui brisait mon rêve, qui me déchirait de mes songes. S’essuyant les mains dans son vaste tablier, elle me donnait un bol de potage et une tranche de pain, et me laissait seul dans la cuisine. Finissant la bonne soupe, j’apportais ma tartine à l’atelier chez mon père.

« Ca va, mon gars? » Une seule vitrine poussiéreuse laissait entrer le soleil où mon père travaillait avec une grande botte en cuir de cheval. Mon père m’avait expliqué le monde du cuir et je savais tout : le robuste cuir de cheval pour les bottes de travail, le cuir de veau, fin et souple, pour les chaussures élégantes des dames, avec des boutons aux chevilles, le cuir de vache, pour la solidité et la brillance une fois ciré, la souplesse du cuir corroyé, le velouté de nubuck, la douce texture sableuse du daim (quoique très salissant), la texture de cuir plein fleur, cuir de buffle, cuir de caprin (soit chèvre, soit chamois), cuir de cerf. Même le maroquin qu’on ne trouve que de l’autre côté de la Méditerranée, de chèvres ou de moutons. Et le fin cuir de Russie avec son odeur fumée, utilisé pour la reliure de luxe. Je touchais tous les échantillons sur l’étagère. Et au-dessous de l’étagère, des brosses à vendre. Ah ! Les brosses ! On en proposait une pour chaque tâche. Je caressais tous leurs poils. La petite brosse palot pour le cirage, dur en soie de porc. La brosse blaireau qu’on utilise pour appliquer avec précision la crème de cirage, poils blancs et noirs mixtes de cet animal si timide. Les brosses à lustrer, les socles en bois de hêtre verni, les plumes de crin de cheval. Le gant à lustrer, blanc, cent per cent laine d’agneau. Et le roi des brosses, le grand blanc en crin de cheval blanc.

Je m’asseyais sur le tabouret de siège en cuir, berçant le grand blanc ; La pluie tombait et j’étais sur la selle d’un grand étalon blanc, à la tête d’une longue file d’animaux arrivant des quatre coins du monde. Je chevauchais vers le grand navire, un sorte d’arche de Noé, flottant sur le déluge.

PAR ANGELA LOW

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Le Voyage immobile

L’ombre m’engloutissait.
L’ombre menaçante et à la fois protectrice. On semblait être dans la cale d’un navire.
J’étais parti.

Je m’arrachais de cet espace clos, contraint entre les quatre murs, dans une atmosphère sombre. Je commençais un voyage à plusieurs destinations, flottant sur les vagues de mon imagination. La seule lampe, ma lanterne magique, dont les reflets me guidaient : mon gouverneur de navigation. J’étais transporté par toutes les sensations qui m’envahissaient ; fils conducteurs de ce trajet mystique. D’où venait cette nouvelle sensation d’extase ? Les odeurs émanant du rayon frais où se cachaient les belles charcuteries : le saumon, le caviar. le miel de Manuka. Les épices d’Inde, le chocolat de Belgique…

Je regardais en haut, hors de ma portée, l’étalage du chocolat, dédié aux ballotins. J’avançais lentement, je montais l’échelle, perchée très haut, qui m’invitait à suivre sa route.

La voix de Mademoiselle Alloison retentissait comme les cordes d’un violin :

« Fais attention mon petit, c’est dangereux ». Non ! Je continuais doucement, la musique de sa voix expulsait son conseil. Atteignant la dernière marche, sur la pointe des pieds, je tirais sur le ruban de la boite fermée . Cette boite décorative où se cachaient les pralines. Tout d’un coup, j’effectuais un mouvement involontaire de la bouche : le goût délicieux de ces pralines, fourrées de crème fraîche, garnies d’un éclat de framboise… Mais c’était aussi la vue de cette boîte, la texture du ruban, qui suscita soudain un déferlement de souvenirs, me ramenant aux jours de mon enfance, dans la maison de ma tante Violette ou j’avais passé mes vacances. Je me trouvais dans ma petite chambre à coucher, où elle mettait, chaque soir, à côté de mon lit, cette pièce de résistance. Infusion de l’interaction multisensorielle… Les souvenirs de mon enfance empiétaient sur le present. Je me sentais hors du temps. Je flottais dans les vagues de mon imagination. Voyage dans lequel plus aucune explication n’était nécessaire.

PAR AMANDA

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