Georges Perec

Textes composés par les étudiants ATELIER DE LECTURE ET ECRITURE CREATIVE
inspirés par Georges Perec.

Le 12 décembre 2015

Le 12 décembre 2015, dix-sept heures moins le quart, au carrefour d’Annandale. Je me suis assise sur un banc, au coin de Booth Street et d’Annandale Street. Le ciel est gris, la brise légère.

En face de moi, l’hôtel Annandale, décoré – mais pas encore illuminé – pour Noël. Il y a six jacarandas plantés sur le trottoir devant l’hôtel – leurs branches dénudées, mais les feuilles commencent à s’ouvrir. A ma gauche, le bureau de poste.

Au feu vert, une femme traverse Booth Street, vêtue d’une robe noire et courte, sa poussette pleine de courses. A ses côtés, deux petites filles, une d’elles porte un grand bouquet de Christmas Bush, presque plus grand qu’elle.

Un bolide rouge passe devant moi, suivi d’un bolide noir. Un homme vêtu de jeans, une chemise bleue et casquette se promène nonchalamment le long de la rue. Une autre femme passe avec sa poussette : elle a des cheveux blonds et courts, vêtue d’une jupe rayée et un pull noir.

Une voiture jaune passe en sens contraire, puis un bus vide marqué « 000 », et une camionnette bleue, conduite par un homme sans chemise, avec une longue barbe grise.

L’homme en jeans et chemise bleue traverse la rue et entre dans la pharmacie. Une voiture orange passe pleins phares, devant la pharmacie.

Deux petits garçons en tenue de sport jouent ensemble devant moi. Leur mère porte un pantalon rouge.

Un deuxième bus roule à vive allure sur Booth Street en direction du centre-ville.

PAR ROSE CHENEY

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Glebe

Glebe, huit décembre, 2015. Trois heures… cinq, de l’après-midi. Le temps est nuageux, il fait du vent. La circulation est fluide comme d’habitude, les gens sont habillés en vêtements d’étés ; des shorts, des jupes, des sandales, des baskets, des chapeaux, des tongs.

Je suis assise dans le jardin de la bibliothèque de Glebe, près du carrefour de la rue Glebe Point et la rue Wigram. En tournant la tête à gauche, je vois l’amorce de la rue Wigram, et le passage piétons qui la croise. En regardant en face, je vois le café Il Cantile, et d’autres magasins de la rue Glebe Point ; et aussi, l’arrêt d’autobus. En regardant à droite, il y a le jardin communautaire, et, des jeunes femmes, assises sur la pelouse avec leurs enfants en bas-âge…

L’autobus 431 s’arrête à l’arrêt …. Une femme, habillée en pantalon noir et chemise grise ; elle porte des lunettes. Une voiture grise. Un homme marche vivement vers le carrefour. Il tient un sandwich qu’il mange. L’autobus 370. Une camionnette « Secret Gardens of Sydney », une échelle sur le toit. Des étudiants, chemises blanches, chacun porte son sac à dos. L’autobus 433, « Help me become a guide dog » affiché sur le côté.

PAR KAREN BRYANT

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En face du Boulevard Brentwood

C’est vendredi, douze décembre. Huit heures cinq. Je me tiens debout, à côté de mon portail, dans le jardin, en face de la rue, du Boulevard Brentwood. Il fait beau, le ciel est bleu. Les deux petits arbres en face de moi portent des fleurs blanches pour la première fois. La circulation est normale, calme.

Une petite auto grise passe avec les feux allumés. Elle tourne le coin vers la rue Cherry. Au loin, j’entends un avion. Une autre auto, quatre-quatre, gris foncé, avec les feux allumés – je ne sais pourquoi. Deux autos blanches passent, face à face.

J’entends les pies qui chantent. Une auto, Xing Construction, un petit camion.

Tout au bout de la rue, on entend le train qui porte les banlieusards au centre-ville. Il part. Calme maintenant.

Un voisin sort sa voiture de l’entrée, en marche arrière.

Une femme arrive à pied. Elle porte des baskets fluo, bleu et rouge. Elle porte une chemise noire et un pantalon gris : et des lunettes de soleil. Un quatre-quatre noir tourne le coin. Un autre quatre-quatre blanc, Range Rover.

Une petite auto bleu foncé. Elle tourne le coin. Un grand quatre-quatre, avec des choses sur le toit : peut-être c’est un menuisier. C’est presque l’heure de pointe. La circulation est normale.

Les lorikeets passent au-dessus. Ils chantent d’une voix rauque.

PAR ANGELA LOW

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Le carrefour

Alors…

Je me trouve dans un café à Randwick au carrefour de la rue de la Pérouse et de St Paul, qui s’appelle « The Spot ; le dix décembre, deux mille quinze, dix heures quinze ; le temps est pluvieux et humide.

Un autobus trois cent soixante treize passe. En arrière, la musique un peu bruyante et des gens qui mangent leurs petits-déjeuners, en retard peut-être, la plupart des clients boivent du café.

En face, le cinéma, avec des affiches et des décorations de Noël, vertes.

Plus loin, sur la rue St Paul, la circulation est plutôt fluide – mais elle n’est pas fluide maintenant – toutes les voitures sont passées.

Un grand quatre-quatre est arrivé – blanc et imposant. Il y a aussi une autre voiture blanche, et une camionnette qui porte une publicité, mais elle est passée trop vite. Une autre voiture, une autre voiture rouge ; il n’y a personne sur le trottoir – ô ! en face il y a un homme et un autre autobus trois cent soixante treize, une camionnette grise et une autre voiture noire, et un homme avec un T-shirt jaune, tout près du cinéma.

Il n’y a rien d’intéressant – mes excuses…

Une femme, avec un bébé dans une poussette, passe. C’est ça !

PAR CARMEL MAGUIRE

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Tentative de description des choses vues à Leichhardt, 7 décembre 2015

Hein j’y vais alors… Il est 15h. Le temps est très ensoleillé ; la plupart des gens portent des vêtements d’été. Je suis à Norton Street, assise près de la fenêtre de Bar Italia ; je vois devant moi la portion de Norton Street entre MacCauley Street et Short Street. Une femme enceinte passe avec son chien en laisse ; un autobus 440. Un autobus M10, et encore un 440 dans l’autre direction. Une ambulance passe avec sa sirène et sa lumière clignotante. Une jeune femme avec une poussette, des lycéens. Une camionnette blanche, une voiture blanche, encore des lycéens. Des jeunes en short, avec leur portable collé à l’oreille. En regardant un peu vers le haut, un avion de Qantas ; encore un 440 qui porte une publicité pour le film « The Force Awakens ».

Deux jeunes femmes, dont l’une porte un T-shirt moulant ; l’autre un décolleté pigeonnant. Une camionnette verte portant un logo des plombiers « Kevin George ». Un 4×4 mal garé avec son chauffeur en chemise fluorescente. Encore des lycéens, une véritable ribambelle de lycéens. Je tourne un peu la tête vers le nord, une fourgonnette noire s’arrête et déverse plusieurs petits, tous en tenue de lutins de Noël, crissant avec délice comme ils se précipitent vers le comptoir pour acheter des glaces. Suivis par une mère harcelée.

PAR DC

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