Françoise Sagan

Textes composés par les étudiants
du cours ATELIER DE LECTURE ET ECRITURE CREATIVE,
inspirés par 'La fourmi et la cigale' de Françoise Sagan.

La cigale passive et la fourmi agressive

La cigale n’était pas heureuse,
Car elle n’était pas bonne danseuse.
Ses jambes si fragiles
ne lui permettaient pas d’être assez agile
pour se lancer dans un pas de deux.
En fait, être une puce aurait été mieux !
Mais la cigale avait faim, il lui fallait pour manger
amuser la fourmi peu généreuse et sans pitié.
Donc, avec une révérence
elle a commencé sa danse.

La fourmi applaudissait
et des ‘’encore’’ elle hurlait.
« Encore ! », pensait la cigale,
Ça n’était pas très légal
d’être obligé de divertir
pour pouvoir se nourrir.

« Je ne suis pas sur terre pour danser
J’ai si faim et je suis fatiguée ».
Mais soudain, elle est tombée
par terre elle était allongée
La fourmi a dit : « Je suppose
qu’il faut bien qu’elle se repose ! »

La cigale est restée immobile
sans bouger et tranquille.
Elle est morte par terre
Et la cigale a chanté tout l’hiver.
Elle était morte, bien sûr, c’était dommage
Mais les fourmis l’ont mangée avant le fromage.
La cigale ne chantait ni ne dansait maintenant
Mais les fourmis avaient là de quoi manger pour longtemps.

La morale de cette histoire
Ne faites jamais confiance aux plus puissants.

PAR PH

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La Cigale et La Fourmi

En cette saison de pluie
La Cigale et la Fourmi
Errant dans la dense forêt
Se croisent dans une noire allée.

« Comment allez-vous ? » disent-elles.
« Ciel, ce n’est plus qu’un squelette,
Pense la Fourmi. Autrefois si belle ! »
« Dieu, ce n’est plus qu’une miette,

La Cigale réfléchit,
Certes, elle va de mal en pis ! »
Ainsi, les deux créatures
L’une et l’autre se critiquant
En l’espace d’un instant
Sur leur sort se rassurent :
« Elle n’a plus sur le dos
Que la peau et les os :
Elle fait piètre figure.
Moi, j’ai toujours bonne allure ».

A la fin de l’été
Toutes les deux sont épuisées,
Crevées, courbées, éreintées,
Mais triomphantes et comblées.

Socrate parla sur ce thème :
« Connais-toi toujours toi-même ».

PAR ERIN GABRIELLE WHITE

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Le Lion et la Souris

Planté sur une colline
au-dessus de la plaine,
le lion secouait sa crinière
et se vantait, très fier.
« Je suis le roi de tous les animaux.»
Sa voix vibrait jusqu’au point d’eau,
un rugissement fort et beau.

Les muscles ondoyants sous la peau,
Le lion revenait au-dessus
Ondulant lentement sa longue queue
avec sa touffe tout au bout.
Il entrait dans l’herbe, haute et sèche,
la couleur fauve assortie à son poil rêche,
et d’un pas silencieux,
il disparut.

Sortant de son nid,
la petite souris,
timide et grise,
nettoyait ses moustaches, en reniflant la brise.
Cherchant les graines dures,
sous l’acacia, elle se jetait dans le repaire
du lion hurlant de douleur,
avec sa patte percée d’une épine.

Mourant de faim, le lion se léchait les babines.
Mais la souris cria vite,
« Je suis trop petite.
Ne me mangez pas, moi !
Une bête si grande, comme mon roi,
ne trouverait qu’une bouchée seule,
Un petit amuse-gueule.
Mais si j’arrachais cette épine douloureuse
avec mes dents
tranchantes,
vous pourriez chasser le gros gibier
et vous vous régaleriez
de gnous, et d’antilopes délicieux. »

Ayant réussi, la souris
à toutes jambes s’enfuit.
Le lion se défila en larmes, boîtant,
il rentra, tête basse, réalisant
que ce rongeur insignifiant
le délivrait de sa détresse en un instant.
C’était le point culminant
d’un jour long … et humiliant.

La morale de cette histoire
Tout le monde a sa place sur terre.

PAR ANGELA LOW

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La morale

Un chat sourcilleux qui, toute la matinée
Près de la fenêtre, se prélassait
Se tourna vers le poisson rouge dans son vivier
et lui demanda : « Qu’ offres-tu à l’humanité ?
Qu’est-ce tu fais pour ta vie gagner ?
Il me semble que tu n’fais que nager,
Sans cesse, sans but, en rond, en rond.
C’est ennuyeux, non ? »

– Tu m’insultes, Monsieur ; je suis toujours agile,
malgré mon apparence fragile.
Je tiens la forme,
Je plais aux hommes
et les journaux médicaux commentent
que mes actions les détendent.

« Aucun doute, tu es très élégante
quand tu glisses dans l’eau
mais pour te nourrir ma charmante,
tu ne manges pas trop. »
– En effet des miettes suffisent dans mon bocal,
mon cholestérol n’est pas bancal.
Toi, tu manges n’importe quoi, le gros.
C’est cruel : tu tues les pauvres oiseaux .

« C’est la vie d’un chat, mon délicieux morceau,
De faire la chasse pour vivre, en un mot !
Ma vie est plus belle car je suis toujours libre.
Est-ce qu’on peut prendre l’air ensemble
pour te changer tes idées peut-être ? »

– Je n’suis pas sûre, Monsieur, tu me fais peur
quand tu me regardes dans ma demeure,
en catimini.
Et quand tu frappes
avec ta grande patte
dans ma bulle
ça me chamboule.
Il faut que j’admette que je suis curieuse
Mais redemande-moi dans quelques jours.

Le chat s’impatienta et, se léchant ses babines,
sortit de la pièce, de son allure féline.
« Elle sera à moi, pensa-t-il, mon cyprin doré. »
Mais il n’avait pas tenu compte du chien d’à côté …

Morale pour lui : Fais attention à ce que tu souhaites
Pour elle : Dans le doute, abstiens-toi (OU sois content comme un poisson dans l’eau)
OU pour les deux : Soyez toujours sur le qui-vive

PAR DC

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La Cigale et La Fourmi

La Cigale cria famine
Chez la Fourmi sa voisine
La priant de lui prêter
Quelques grains à becqueter.
« Volontiers, dit la Fourmi.
Tout l’été
Vos mélodies m’ont divertie
Alors que j’étais occupée
A chercher des insectes divers
Pour nous – toutes deux – en hiver :
Un vrai banquet de vermisseaux
Grâce à votre chant si beau.
J’aimerais bien partager
Avec vous – mais si – la moitié
Des fruits de nos activités,
Vous, Cigale, le méritez. »
Face à tant de rectitude
Celle-ci dansa sa gratitude.
Alors, la Fourmi déclara :
« A vous, si sage,
Je rends hommage. »
Et la bonne Cigale ajouta :
« A votre bon coeur,
Ma très chère sœur. »! »

PAR ERIN GABRIELLE WHITE

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La Cigale, La Fourmi et Le Singe

Un jour, le Singe apprit
Qu’à cause de la Fourmi
La Cigale avait envie
de partir vers d’autres pays.

Il est besoin de rappeler
Que la Fourmi l’avait laissée
Mourir de faim pendant l’hiver
Pour la punir de ses travers.
Ce n’était pas une chose à faire !
La Cigale à la Fourmi l’avait priée
De lui prêter de quoi manger
En lui disant qu’elle la repaierait
Mais la Fourmi a refusé.

Le Singe pour éviter le scandale
Qu’une bonne artiste comme La Cigale
Ne soit ignorée des financiers
Se mit tantôt à négocier.

A notre artiste il dit : « restez,
Si vous voulez.
Dieu sait ce qui est à l’étranger.
A la Fourmi il dit : « Pensez !
Vos épargnes, poursuivit-il,
Fourniraient un petit exil,
Un espace, où la Cigale
Pourrait chanter son capital.

« En plus vous vendriez
les parties collectées
de moucherons et de vers
Pendant la mi-temps du concert.
Et la Cigale, elle chanterait,
Avec brio elle gagnerait.
Et plus jamais à votre porte
Elle ne viendrait chercher cloportes

Vous seriez donc toutes deux gagnantes
Mais la chose la plus importante,
C’est se rappeler que de chanter
Apporte à tous une grande félicité.

PAR MARGARITA

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La cigale et la fourmi

La Cigale ayant chanté
Tout l’Été
Avec la jolie Fourmi,
Se sentait épanouie.
Elle épousa sa copine
Pour éviter la famine.
La Fourmi accepta l’offre
Pour remplir la salle des coffres.
Toutes les deux, elles travaillèrent,
Ramassant la bouffe pas chère.
À l’arrivée de l’hiver,
Tout était clair.
Quelques grains pour subsister
Elles avaient accumulés.
Elles amassèrent un tas de vers
Pour partager avec leurs pairs.
Et une pile de petits pignons
Les nourrirait pour la saison.
Ne vous déplaise
Elles en seront fort aises.
Car elles s’amusent bien
Et mettent en commun
Leurs ressources et vies,
Loin d’la tragédie,
De l’inanition
Détermination !
Elles vécurent heureuses
Une vie joyeuse !

PAR ROSE CHENEY

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Les trois petits cochons

Ayant passé tout l’été
A construire un grand foyer,
Le prudent cochon fut protégé
Face à toute adversité.
Son grand toit de jolies tuiles
Son plancher poli à l’huile
Ses portes en fer, murs renforcés
Sa base solide comme un rocher.
Une forteresse, ô imprenable,
C’était un fait irréfutable.

Son voisin, le jeune cochon
Eut gâché la belle saison
A manger de la volaille…
Il bâtit en vieille paille
Une hutte branlante, vraiment fragile,
Une porcherie son domicile,
Infestée de poux
Et ouverte aux loups…

Quand le loup arriva, soufflant et haletant,
Le prudent cochon buvait le vin de sa vigne,
Le deuxième cochon jouait sa chanson de cygne.
En écoutant ce conte connu,
Le troisième cochon disparut.
Dévoré probablement…

PAR ERIN GABRIELLE WHITE

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La vraie histoire du troisième cochon

C’était l’heure du coucher et les petits cochons étaient bien au chaud dans leurs lits de paille douillette. Bercés par ma voix, ils s’assoupissaient malgré le vent qui mugissait autour de la grange et les éclairs qui perçaient coins et recoins. Ils s’étaient presque tous déjà endormis au moment où j’ai commencé à lire leur conte favori, « Les Trois Petits Cochons ». J’étais tombé sur cette nouvelle version avec de somptueuses illustrations mais, comme j’étais sur le point de le découvrir, celle-ci était trompeuse et perturbante. Selon cette écrivaine inconnue, le troisième cochon avait rencontré le même sort que le deuxième, c’est-à-dire qu’il avait été dévoré par un loup. Taratata ! Quelle absurdité ! On pourrait penser qu’une écrivaine sérieuse vérifierait les faits. Et croyez-moi, je sais de quoi je parle car le troisième cochon, c’est moi, le plus heureux cochon du monde. Toujours en vie, je suis le héros de cette histoire. Sur le champ, j’ai décidé de mettre les choses au clair, de publier la vérité, même si personne n’en est persuadé.

L’année dernière à la fin de l’été, je fouillais la terre à la lisière de la forêt, près de la grande maison de mon ami Prudent le cochon, un endroit bien connu pour ses truffes. Ce jour-là, c’était l’anniversaire de Prudent qui avait une faiblesse pour ces mets savoureux mais, en raison d’un loup violent dans les parages, il n’osait pas les chercher lui-même au delà de ses propres murs. Je connaissais bien le danger – un loup rôdeur, avec un penchant pour nous, les jeunes cochons, qui avait déjà dévoré mon ami, le tristement célèbre deuxième cochon. Oui, sans aucun doute, c’était une entreprise risquée mais, ayant le nez parfait pour trouver les truffes, j’étais sûr de pouvoir les dénicher en un clin d’œil. De plus, j’avais une réputation à maintenir.

Donc, guidé par mon bon nez et par les parfums enivrants des truffes mûres, j’étais sur le qui-vive, prêt à creuser quand, brutalement, je me suis trouvé nez à nez avec lui… le loup redouté ! Trop tard ! Courir entraînerait une mort certaine. Paralysé par le souffle chaud de ce loup affamé et son odeur dégoutante, je restais cloué sur place, accablé d’une peur bleue. J’ai entrevu ses crocs pointus, ses petits yeux brillants, son nez frissonnant, et je n’y ai vu aucune pitié. Déterminé à mourir avec dignité, j’ai baissé la tête et, raide de terreur, mon poil rêche hérissé a écorché le mufle révoltant et la langue pendante de ce tueur. Fou de douleur, il a poussé un cri assourdissant ! La force de ce hurlement, cette vague de souffle haletant, m’a propulsé dans les airs, de plus en plus haut. Peut-être étais-je en route vers le Paradis ? Mais non ! Soudain, j’ai amorcé ma descente au son de cris distants : « Attention ! Cochon volant ! » Dans quel coin du monde allais-je atterrir ? Un instant plus tard, je revenais a moi sous le regard inquiet de Prudent. J’étais tombé, sain et sauf, sur une motte de paille, à l’intérieur de son domaine, la forteresse la plus imprenable de toute la région. J’étais indemne, mais Prudent m’a dévoilé plus tard qu’il m’avait ramassé mouillé et visqueux comme un nouveau-né. Plein de gentillesse et de discrétion, il a omis de mentionner que j’étais couvert de bave de loup et que je puais le bouc !

Depuis ce jour-là, Prudent et moi sommes amis comme cochons. A son invitation, je me suis installé dans son manoir et je suis responsable de sa grande couvée de cochonnets. C’est une tâche agréable, et pendant mes moments de loisirs, je lis et compose des fables. Prudent, lui–même un grand fabuliste, m’a promis d’écrire un poème de mes exploits et de le soumettre à la maison d’éditions, « Curiosités ». Peut-être sera-t-il publié !. Je l’espère bien.

La vraie histoire du troisième cochon (selon le fabuliste, Prudent le cochon)

Quand le troisième petit cochon
Chercha près de ma maison
Des truffes mûres et savoureuses
Pour des agapes somptueuses,
Il rencontra, nez à nez,
Un loup rôdeur et affamé.

Cloué sur place, il s’inclina…
Mais la mort n’arriva pas :
Son poil rêche, raide de terreur,
Ecorcha le mufle du tueur,
Provoquant un hurlement,
Une vague de souffle haletant.

Le cochon, par ce grand cri,
Côtoya le Paradis
Au-dessus des murs renforcés
De mon domaine protégé.

Je le trouvai visqueux et bleu
Couvert de bave dégoûtante :
Pas de bons mets délicieux,
Pas de fragrances enivrantes.
Il fut, alors, rebaptisé
René, Prof pour Cochonnets.

Ainsi, sa vie durant,
Depuis cet événement,
Il savoura pleinement
La valeur de chaque instant.

PAR ERIN GABRIELLE WHITE

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