Charles Perrault

Textes composés par les étudiants
du cours ATELIER DE LECTURE ET ECRITURE CREATIVE,
inspirés par 'Les fées' de Charles Perrault.

Les Jumeaux

Il était une fois un homme gros et vieux qui avait un magasin de poissons-frites au bord de la mer. Il vivait là-bas avec ses deux fils. Ils étaient jumeaux, mais on pouvait facilement voir la différence entre eux. L’un Sébastien, était gros comme son père et indolent et l’autre, Jean, était maigre parce qu’il travaillait sans relâche.

Un jour, le père ordonna à Jean d’apporter plus de poissons de la mer, car il avait aperçu un grand bateau à l’horizon, ce qui signifiait plus de clients. Sébastien était trop occupé à regarder la télé. Jean était très fatigué par le nettoyage, les paniers à porter, la cuisine, entre autres, mais comme il était de bonne nature il obéit à son père.

Le grand bateau se trouvait maintenant sur la côte et l’équipage à bord était occupé avec des filets. En plus, quelques personnes étaient sur les rives, vêtues de costumes humides, et ils lavaient des pélicans, des canards et des mouettes. Il y avait eu une catastrophe. Une nappe de pétrole avait été déversée par un pétrolier. Un homme s’approcha de Jean, demandant s’il pouvait les aider. Jean se mit au travail, aidait partout où il pouvait, toute la nuit. Aux petites heures du matin le même homme lui dit : « Je suis un messager de l’univers et j’ai été chargé de te récompenser de ta gentillesse. Regarde ! » Un beau navire apparut soudain. « A partir de maintenant, poursuivit le messager, tu peux l’utiliser pour une entreprise d’observation des baleines, et oublier la corvée de magasin de poissons-frites »

Lorsque Jean retourna au logis, le père le gronda de revenir si tard et de plus sans poissons ! Jean lui raconta ce qui s’était passé. Alors le père poussa Sébastien dehors, disant : « Vas-y, et reviens avec un bateau plus grand ! » Sébastien, se plaignant, lambina vers la rive où il vit des gens travailler. Le même homme s’approcha de lui, avec la même question, Sébastien le répondit : « Combien allez-vous me payer ? » L’homme lui dit : « Pour ton attitude, je te donnerai un panier de poissons recouvert d’une nappe de pétrole que tu devras laver ! »

Sébastien retourna au logis, les mains vides, et le père se mit en colère contre ses deux fils (pour des raisons différentes) et les chassa jusqu’à la mer. Mais pour Jean son beau bateau l’attendait déjà plein de touristes à la recherche de baleines. Quant à Sébastien, la marée l’attendait pour l’emporter vers la nappe de pétrole et les sacs en plastique flottants.

PAR MARGARITA

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Le crapaud et la fée

Il était une fois un crapaud, pour préciser Rhinella marina, qui vivait content avec sa famille énorme et grandissante. Le matin était doux et la marche de son espèce pour conquérir la terre n’avait pas encore repris. Soudain, le crapaud entendit une voix autoritaire qui s’écria « Grenouille ! grenouille ! Viens ici. Dépêche-toi. » Le crapaud leva une paupière paresseuse. Il vit des chaussures commodes et des bas épais et il dit : « Tais-toi, hargneuse ! Je ne suis pas une grenouille et tu n’es pas ma mère. – Silence, ingrat, je suis la bonne fée. Même si tu es à cent, à mille lieues de l’idéal, j’ai besoin immédiatement d’un prince et tu suffiras. » Sans plus de préambule, elle brandit sa baguette magique sur le crapaud et, au moment où il protesta contre la rupture flagrante de ses droits amphibiens, il retrouva dans le corps et sous la couture d’un prince.

Une crise de succession frappait la famille royale d’un château tout proche. Il y avait deux mois, le fis du roi s’était marié à une fille non remarquable excepté pour son talent de faire tomber des pierres précieuses chaque fois qu’elle ouvrait la bouche. (C’est un talent déjà connu pour les amateurs de contes de Perrault). Son prince était amoureux. Trop tard il était évident que les baisers pierreux présentaient un grand danger pour sa santé. Les reins royaux, pleins de diamants et de perles, s’écroulèrent et le prince héritier était mort.

Choc! Horreur ! Que faire ? La reine, une femme plus pratique que spirituelle, appela immédiatement la bonne fée. Avec l’imagination caractéristique de femmes désespérées, elles concoctèrent une histoire à propos d’un autre fils de roi, volé à sa naissance par une mauvaise fée quand le roi était parti en guerre. Le Prince Crapaud entra.

Et vous vous demandez s’ils vécurent heureux ? La bonne fée continua contente d’elle-même dans sa vie sans fin. La princesse pierreuse était une vedette économique du royaume, idolâtrée par les politiciens. Elle était toujours un peu triste que ses enfants évitaient ses bises. Le prince, comme beaucoup de princes, ne vieillissait pas bien. Il devenait de plus en plus grognon et difficile à contenter et plus enclin à faire des remarques inappropriées. Au milieu de la propreté clinique du château, il pensait à la boue dans les étangs de son enfance et l’amusement de projeter du venin lui manquait.

La morale de ce conte ? Le pouvoir d’aimer et d’être aimé est un talent plus précieux et meilleur pour la santé que les bijoux.

PAR CARMEL MAGUIRE

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L’Opéra

Il était une fois un très bel Opera construit près du port de Sydney. Les voiles étaient une inspiration pour les résidents de la ville : les coques s’élançaient vers le ciel et ainsi elles faisaient remonter en flèche l’esprit des habitants.

Malheureusement, les hommes d’affaires et les politiciens détestables décidèrent d’utiliser cette beauté pour profiter à l’industrie hippique, aux courses en fait.

La famille Perrault fut divisée par cette histoire. La fille ainée, Matilde, voulait que la publicité soit abandonnée. Anna, la cadette, préférait soutenir les chevaux et les petites gens des pistes. « Sois gentille, Anna implora sa sœur. Il faut penser aux chevaux ».

Matilde était hardie et courageuse. « Anna, on va montrer au monde la dextérité et la résolution dont nous sommes capables pour rester fidèles à nos principes ». Pendant ses vacances scolaires, elle faisait de l’alpinisme. Alors, avec deux copines, les trois filles décidèrent de monter les coques à la corde de rappel, pour les barbouiller de peinture rouge éclatante sur le carrelage blanc.

Anna était horrifiée. C’était une fille plutôt conventionnelle, discrète, pudique, avec un fort sentiment du comportement bienséant. Elle voulait écrire une lettre de délation au procureur pour le prévenir des activités de sa sœur.

Pour résoudre ce conflit terrible, les parents eurent recours à leur lanterne magique secrète. Tout d’un coup une très vieille sorcière apparut. On lui connaissait sa magie mais son air de malveillance était si fort – vêtue de noir, ses cheveux en désordre, une escarboucle sur le bout de son nez – qu’elle ne suscitait ni confiance ni respect. Mais avec un geste de la main, elle brandit sa baguette en agitant son bras droit vers le Parlement. Le bâtiment disparut et tous ses occupants devinrent sourds, aveugles et muets. Comme les trois singes.

Un conflit moral et familial fut évité et Sydney trouva une solution à ses déboires politiques. Un dénouement romanesque, non ?

PAR ROSE CHENEY

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Les enchanteurs

Il était une fois une divorcée qui désirait toujours jouer dans des comédies musicales. Cette femme avait deux filles qui rêvaient également de la gloire du théâtre. Leila, la cadette ressemblait à sa mère comme deux gouttes d’eau. Elles croyaient que la beauté était la clé du succès. Alors que Lucie, l’aînée, qui était comme son père de caractère, de moralité et de talent, avait gagné une bourse pour étudier à l’Académie Nationale des Arts du Spectacle. Comme d’habitude dans ce genre d’histoire, cette mère était furieuse et faisait travailler Lucie dans des bars de mauvaise réputation pour payer les leçons privées de sa sœur.

Lucie devait également assister à toutes les auditions de la ville. Un jour, elle impressionna un directeur de théâtre bien-connu qu’il lui fit du plat. « Non, non, Monsieur, je ne suis pas ici pour être séduite, » dit Lucie. Et le directeur lui répondit : « Vous êtes si douée, si charmante et si juste, que je dois vous faire un don. » Car, c’était un enchanteur qui avait pris la forme d’un homme de théâtre. « Je vous donne pour don, continua l’enchanteur, que chaque fois que vous chanterez, vous aurez la voix d’un rossignol. »

Quand Lucie arriva chez elle, sa mère la gronda de revenir si contente. Quand cette fille expliqua ce qui s’était passé au théâtre, sa mère commanda à Lucie de chanter la chanson de Fantine de la comédie musicale, Les Misérables. La mère n’écouta pas longtemps. « Ça suffit ! Il faut que j’y envoie tout de suite ma chère fille. Où est Leila ? » Naturellement, elle prenait des selfies pour Facebook, tout en écoutant le plus doux rossignol chanter.

En dépit de sa grogne, Leila alla au théâtre. Couché sur le canapé sur scène était le directeur bien-connu. Et Leila sut exactement quoi faire. Elle enleva ses vêtements. « Arrêtez cela ! Vous êtes une honte pour vous-même et pour votre métier choisi. Je vous donne pour don, dit l’enchanteur sans colère, la voix d’un corbeau. »

Quand la mère entendit Leila chanter, elle était folle de rage et naturellement, elle blâma l’aînée. « Quittez cette maison, cria-t-elle, et ne revenez jamais ! » Pauvre Lucie fuit dans les boulevards lumineux. Sans abri et affamée, elle commença à chanter devant un gratte-ciel, où Cameron Mackintosh avait son bureau. Entendant chanter Lucie, il lui donna le rôle principal dans sa prochaine production – une nouvelle version musicale de Les fées.

Malheureusement pour Leila, sa mère ne put supporter d’entendre sa voix et lui ordonna de partir aussi. Croassant dans les ruelles sombres de la ville, elle devint rapidement accro à la méthamphétamine.

PAR ROSLYN McFARLAND

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Les Fées et les frères

Il était une fois un veuf qui avait deux fils. L’aîné avait la même vision de vie que ses parents : il était droit et honnête. Son père l’aimait énormément. Mais le cadet était une autre paire de manches ! En coureur de jupons, il rôdait dans les rues pour lorgner les jeunes femmes et il avait l’habitude de les déshabiller du regard. De plus, il utilisait furtivement son portable pour photographier sous leurs jupons. Le père, qui pleurait toujours sa femme morte, n’était pas conscient des inclinations regrettables de ce garçon.

Naturellement, les jeunes femmes remarquaient les tendances perverses de cet homme désagréable. Elles le fuyaient comme la peste. D’un autre côté, ces belles femmes, attirées par l’honnêteté évidente de l’aîné, s’attroupaient autour de lui en prenant plaisir en sa compagnie. Par conséquent, l’obsédé haïssait son frère plus âgé.

Un soir, les deux frères furent invités à manger chez leurs deux nouvelles voisines, une fille jeune, belle et sage et une mère d’un certain âge tout aussi belle et sage. A l’insu des deux frères, la mère et sa fille étaient en fait deux fées qui avaient des pouvoirs magiques leur permettant de connaître l’esprit et les pensées secrètes de chacun. A cette occasion, elles voulurent voir jusqu’où iraient l’honnêteté et la malhonnêteté des frères.

Pendant le repas, l’ainé fut gentil et prévenant envers les deux femmes : il discuta avec elles sans montrer de préférence pour l’une ou l’autre ; il rit tout autant avec la mère qu’avec la fille et il écouta attentivement les histoires de chacune. Quant à l’obsédé repoussant, il passa la soirée (comme vous pouvez déjà l’imaginer) à ignorer la mère tout en regardant la fille d’un œil lubrique allant jusqu’à prendre furtivement en photo la poitrine de la jeune femme.

A la fin de la soirée, les fées révélèrent leur identité et conférèrent leurs jugements. A l’aîné elles dirent : « Vous êtes si honnête et si obligeant que nous ne pouvons nous empêcher de vous faire un don. Puisque vous traitez tout le monde, y compris vous-même, avec bonté et respect, puisque vous avez l’esprit ouvert cherchant sans peur votre propre cœur, nous vous donnons le don de la compassion envers tous, y compris vous-même. Dorénavant vous verrez les êtres humains d’un œil clair. Et au cadet elles dirent : « Vous êtes si malhonnête et si désobligeant que nous ne pouvons nous empêcher de vous jeter une malédiction. Puisque vous traitez tout le monde, y compris vous-même, avec mépris, puisque vous avez l’esprit bouché ignorant votre propre cœur, nous vous jetons le sort d’être aveugle. Dorénavant, vous aurez des yeux, mais ne verrez pas. »

Ainsi, ce malheureux, ce voyeur finit ses jours à rôder dans les rues, sans rien y voir.

PAR ERIN GABRIELLE WHITE

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N’est beau que celui qui fait de belles choses

Il était une fois un père qui avait deux filles, des jumelles. L’une (l’ainée) étudiait le droit afin de rejoindre la société de son père, mais elle ne tenait pas aux études. Elle savait bien qu’elle obtiendrait un poste dès qu’elle en aurait besoin. Son père la laissait faire parce qu’elle était la première-née. L’autre fille travaillait sans cesse : en l’absence de leur mère qui disparut (sans un mot, sans une trace) une année plus tôt, elle s’occupait des affaires du ménage, toujours dans l’espoir du retour de sa mère.

Sa sœur lui demandait tous les jours des petites attentions (replaçant la mère manquante). Un jour, la cadette eut l’idée de trouver la sonate qu’elle avait entendu jouer la veille de la disparition de sa mère. Mais comment découvrir cette mélodie ? se demanda-t-elle à voix haute. Une voix flotta de son portable : « Mais cherche dans iTunes, ma petite : c’est Beethoven, la Pathétique. » La fée de son portable (qui s’appelait Siri) lui montra comment elle pouvait télécharger la mélodie qui jouait dès l’heure du retour de son père et sa sœur. Sa sœur s’étonna que la petite puisse être si intelligente, une vraie informaticienne boutonneuse. La cadette raconta l’histoire avec Siri. Sa sœur voulait aussi sa propre fée portable et gronda que c’était injuste que la plus jeune sœur fut préférée par la fée. Arrachant le portable, elle demanda la musique de Lady Gaga…

Mais Siri restait silencieuse.

Son père trembla de rage « Comment est-ce que tu oses être si insensible envers moi, ton père, qui déteste ce genre de musique ? Ta mère vous a laissé comme un poids pour partir à la recherche de son soi-disant destin à Byron Bay. Vas la rejoindre si tu veux. »

Entendant pour la première fois les détails de la disparition de sa mère, la petite se précipita aux trousses de sa mère qu’elle trouva dans une communauté, faisant de la poterie et jouant au piano. L’autre sœur, ne désirant pas s’attacher à une mère si égoïste et pleine d’amour-propre, resta avec son père mais les deux sœurs communiquaient sur FaceBook chaque jour. Siri continuait à télécharger de la musique pour les deux femmes à Byron Bay. Et peut-être sont-elles maintenant toutes contentes, voire heureuses…

PAR GLENDA BUTLER

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Constance

Il était une fois une famille qui habitait dans un petit village ; ils étaient très unis et affectueux.
Un jour Constance la jeune fille remarqua que sa mère était fatiguée et essoufflée. Tristement, elle mourut rapidement. Un an passa et un jour son père confia qu’il avait mis son nom sur un site de rencontre ; au début sa fille était en colère. Cependant elle savait que son père était seul et quand il apparut avec une nouvelle femme et une belle-fille Constance essaya de les accepter. La belle-mère était efficace mais froide. Elle insista que Constance fasse le plus grand ménage et fasse toutes les courses.

Un jour, pendant que Constance mettait ses sacs du supermarché dans son panier à vélo, elle remarqua une vieille femme infirme essayant de charger des sacs dans une vieille voiture. « Puis-je vous aider Madame ? Les sacs sont très lourds.», dit Constance. La vieille dame lui répondit « Vous êtes si gentille et si aimable que quand vous rentrerez chez vous, vous recevrez un cadeau. » (car c’était une fée qui avait pris la forme d’une vielle dame pour tester l’honnêteté de cette jeune fille). « Merci, Madame. Ce n’était rien ». Comme elle déballait les sacs de nourriture, elle trouva un petit paquet rempli d’opales et de billets de cinquante dollars. Sa belle- sœur cria « Maman ! Regarde, Constance est une voleuse, elle a volé tout cet argent ». Constance commença à pleurer.

Très tôt, le lendemain, elle envoya sa fille au supermarché. La jeune femme détestait les supermarchés et n’achetait que quelques articles pour éviter de porter un sac trop lourd et encombrant. Quand elle revint au parking, elle vit une femme élégante qui essayait de diriger le chariot. La dame dit « Pouvez-vous m’aider, Mademoiselle ? (c’était la fée encore déguisée). Le chariot est très difficile à manipuler. Il est si lourd ! » La jeune femme dit « D’accord mais qu’est-ce que vous me donnerez en échange ? Est-ce que je reçois une récompense, vous semblez avoir beaucoup de fric ». La Dame dit « Quand vous rentrerez chez vous, vous recevrez votre récompense. » Lorsqu’elle arriva chez elle, sa mère attendait. Elle cria « Vite vite, ouvre les sacs». Enfin elle trouva un petit paquet, elle l’ouvrit et trouva plein d’araignées toxiques et de scorpions qui piquèrent la mère et la fille. Tout à coup, elles moururent.

La bonne fée apparut et dit à Constance « Voici votre récompense, vous êtes de toute évidence constante. Vous allez trouver votre vrai amour en ville ». Le petit paquet était plein de bijoux et d’argent. La jeune fille et son père étaient très heureux et reconnaissants.

PAR ANN B

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Au cas où

Il était une fois deux fillettes, Alberta et Maxine. Elles étaient nées le même jour dans le même hôpital, dans la même salle – seulement les mères n’étaient pas les mêmes. (Sur le père je me tairai, ça n’a rien à voir avec cette histoire.)

Alberta et Maxine grandirent dans la même rue, et elles allèrent à la même école. Elles se trouvaient dans la même classe avec la même maitresse. Elles avaient également une apparence similaire – brunes, petites, solides, avec des yeux gris comme les pierres grises au fond d’un ruisseau.

Elles s’entendaient bien, avec une certaine complicité. Parce que par certains côtés, elles étaient différentes. Maxine était complétement intrépide et Alberta avait peur de tout. Quand Maxine disait « viens avec moi ! », Alberta répondait toujours d’un instinct profond « Non, non, je ne peux pas, c’est trop effrayant ! » Par conséquent, pauvre Alberta passa à côté de nombreuses expériences merveilleuses de la vie.

Un jour, il y eut dans l’école un attentat terroriste. Tous les élèves se cachèrent sous les tables avec leur maitresse, comme on leur avait bien appris, au cas où. Les méchants hommes en noir parcouraient les couloirs avec leurs mitrailleuses. « Viens avec moi ! dit Maxine à Alberta. Je les aurai, tu vas voir ! – Non, non, je ne peux pas, c’est trop effrayant ! Alberta chuchota faiblement, comme d’habitude.

Maxine, qui ne connaissait pas la peur, sortit de sous la table et ouvrit la porte.
« Que faites-vous ici ? » demanda-t-elle d’un ton hautain aux jeunes hommes masqués dans le couloir. (Et en fait, elle avait raison, qu’est-ce qu’ils faisaient là ?) Mais un des méchants lui tira immédiatement dessus. Malheureusement, Maxine mourut sur le champ. La police arriva mais les deux hommes s’échappèrent.

Alberta fut totalement désorientée par la mort de sa chère amie Maxine. En particulier quand elle réfléchissait aux conséquences, c’est à dire qu’elle – Maxine – allait passer à côté de si nombreuses expériences merveilleuses de la vie…

PAR URSULA

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Faire une bonne action

Il était une fois deux sœurs qui habitaient avec leur mère dans une maison assez modeste près du centre ville. La sœur aînée était toujours vêtue à la mode alors que la fille cadette négligée portait des vêtements de seconde main. Elle travaillait jour et nuit dans l’Airbnb de sa mère à proximité. Sa sœur passait tout son temps sur les réseaux sociaux, surtout pour commander des repas livrés par Uber Eats. Bien qu’elle fût très triste, la cadette obéissait à sa mère en espérant qu’un jour celle-ci l’aimerait.

Un jour, la mère lui commanda d’aller acheter du lait. Elle obéit et, en chemin, elle tomba sur une femme à bout de souffle assise sur le banc à l’arrêt de bus, son petit chien très mignon à ses pieds. Elle s’arrêta et commença à caresser le chien et à lui parler gentiment.

« Bonjour Mademoiselle, est-ce que tu peux m’aider ? dit la dame. Je suis trop fatiguée pour promener le chien. Est-ce que tu peux le faire, je te serais très reconnaissante.
– Je fais une course pour ma mère, mais je veux bien vous aider, Madame. »

Elle partit avec le chien et revint après une demi-heure avec le chien épuisé. « Tu es très aimable, ma petite. » Elle prit un billet de $50 de son sac à main et le remit à la cadette étonnée qui le refusa. La femme persista et la cadette l’accepta à contrecœur. Elle dit au revoir à la femme généreuse et se dirigea jusqu’au supermarché où elle acheta du lait avant de rentrer.

Sa mère l’attendait à la porte et, à son arrivée, elle la gronda et la frappa impitoyablement. La cadette prit le billet de sa poche et l’offrit à sa mère qui la gronda encore, bien qu’elle saisisse l’argent. La cadette raconta comment elle l’avait reçu.

Le lendemain, la mère appela sa chère fille ainée. « Va chercher la femme à l’arrêt de bus pour promener le chien et pour recevoir ta récompense. » La fille aînée partit de mauvaise humeur mais elle rentra après très peu de temps en disant que le chien avait aboyé quand elle l’avait approché et avait essayé de la mordre. La femme envoya une invitation (pas d’argent) à la mère cupide pour lui rendre visite chez elle accompagnée par la fille cadette. La mère, sûre de recevoir de l’argent, et sa fille déconcertée, prirent le métro directement jusqu’au sixième arrondissement. Un jeune homme très beau ouvrit la porte et les mena vers le salon somptueux.

« Bonjour Madame, Mademoiselle, dit la femme quand elle apparut avec son chien, habillée de vêtements élégants. Je ne vais pas tourner autour du pot. Je veux que votre fille habite ici, avec moi et mon fils, pour qu’elle puisse s’épanouir pleinement. Si vous n’êtes pas d’accord, je signalerai vos mauvais traitements à la police. Qu’en dites-vous ? » Bouche bée, humiliée, la mère ne dit rien et elle s’enfuit, les mains vides. La cadette, étonnée et pleine de gratitude, embrassa la femme bienveillante.

Pour la fille ainée, la malheureuse devint l’esclave de sa mère mais, après quelques temps, elle s’échappa et habita dans les rues avant de chercher un foyer pour sans-abris. Pour la mère, elle resta seule, amère et avare jusqu’à sa mort.

PAR KAREN B

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Les Arbres

Il était une fois deux sœurs qui vivaient avec leur mère divorcée dans une maison dans les Alpes. L’aînée était favorisée par la mère, toutes deux possédant des esprits malins et manipulants, qu’elles orientaient vers la cadette. Cette pauvre fille était toujours la proie de leurs mauvaises voies, bien qu’elle possédasse des talents extraordinaires et une étonnante beauté. Elle s’échappait dans son propre monde, trouvant la consolation dans sa croyance à la magie et au merveilleux. Les deux sœurs partageaient une passion pour le ski et lorsqu’on annonça un concours dans leur village, l’aînée saisit l’occasion et décida de gagner.

On disait qu’il y avait un sage qui vivait dans une demeure au sommet de la montagne, qui tenait le secret du succès de ce concours. Mais le trajet vers son domicile impliquait une tâche ardue et l’ascension n’était pas recommandée. De nature malveillante, la mère (obsédée par l’obtention d’un trophée pour sa fille aînée) ordonna à sa pauvre cadette d’aller pour se renseigner sur le secret du sage.

Elle obéit, atteignant sa destination sans difficulté. Dès qu’elle arriva, un vieil homme se présenta, lui offrant une boîte, contentant du sol organique. « Vous êtes très courageuse, très agile, très gentille. Vous possédez toutes les caractéristiques pour réussir cette épreuve. À la moitié de la fameuse piste, il y a un arbre magique qui apparait et disparait à son gré .Vous devez lui donner ce breuvage à six heures du soir pendant trois jours avant le concours. »

La fille retourna à son logis et expliqua les conseils du sage à sa mère et à sa sœur.
Elles répondirent avec des rires moqueurs : « Nous vivons au vingtième-et-un siècle ! C’est ridicule ce que tu dis ! »

Pendant les trois jours qui suivirent, la fille (fidèle à sa voix intérieure) obéit aux instructions du sage, mettant soigneusement le sol magique au pied de l’arbre. Le jour du concours arriva. Elle était la première concurrente. Elle glissa sur la pente raide avec calme et expertise jusqu’à la ligne d’arrivée. Elle regarda vers le haut. Sa sœur commença sa descente à une vitesse incomparable. Tout d’un coup, il y eut une apparition à mi-pente et elle heurta l’arbre avec une force effrayante. Sa mort fut instantanée. Les équipes médicales ne purent rien faire.
La cadette fut la seule à atteindre la ligne d’arrivée.
Le vrai vainqueur est la puissance magique de l’arbre de la vie.

PAR AMANDA

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