Charles Baudelaire
Textes composés par les étudiants
du cours ATELIER DE LECTURE ET ECRITURE CREATIVE,
inspirés par 'Les Fleurs du mal' de Charles Baudelaire
Texte #1: L'ETRANGER
Le Poète
- Comment échappez-vous au malheur, homme hanté ?
- Je cherche un chemin.
- Vous cherchez un chemin ? Où ?
- Partout.
- Celui des femmes, des drogues, de l’alcool ?
- Je vis sans trêve, vous le savez. Peu à peu, la vie se mue en mort, putride, avec le goût amer des remords.
- Un travail de Satan ?
- Je le connais bien. Il tire toutes les ficelles et je dance à son rythme.
- C’est la danse de vos poèmes ?
- Pff !! tu poses des questions persistantes, petit impertinent. Cesse cela. Ça suffit !
- Et Dieu ? Aimez-vous Dieu ?
- Eh ! je ne parle pas de Dieu… Adieu, inquisiteur curieux ! Adieu… adieu !
PAR ERIN GABRIELLE WHITE
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Un homme en deuil
- Qu’est-ce qui vous fait de la peine, mon ami ? Vous semblez un homme en deuil.
- Oui, le monde est en désordre, sans respect pour l’ordre établi.
- Vous venez de loin, Monsieur ?
- Ma place légitime est à Paris.
- Quelle était votre véritable mission ?
- Ramener les valeurs humaines et les mœurs dans notre pays.
- Votre dernier souvenir ?
- Le coup final, le seul souvenir, un mouchoir ensanglanté.
- Était-ce un procès équitable ?
- On peut plaider sa propre innocence à l’infini sans succès.
- Quel est donc votre regret, sire ?
- Si j’étais resté horloger, j’aurais observé le mouvement, le mouvement rythmique pour toujours.
PAR ANN B
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Texte #2 : L'INVITATION AU VOYAGE
L’invitation au voyage
Chère petite Saskia
Regarde, il y a
Un choix de voyages nouveaux.
Pars pour le plaisir,
Pars pour découvrir,
Sur un tout petit bateau
Les plaisants canaux,
Le doux bruit de l’eau,
Une campagne charmante,
L’Yonne, fleuve bleu-gris,
De belles rives fleuries.
Une vraie ambiance plaisante.
Bateau et péniche toujours
Souvenirs, plein d’amour.
Assise au soleil,
Un jour sans pareil,
Salue du pont les passants.
De bons mouillages
Dans chaque village
Et des accueils si charmants.
Visites touristiques,
Églises historiques,
Des galeries et musées
Dotés de trésors,
De bijoux et d’or,
Des tableaux sophistiquées.
Bateau et péniche toujours,
Souvenirs, plein d’amour.
Visite les châteaux,
Avec leurs créneaux.
La brume qui se lève le matin.
Les dames aux écluses,
Leurs idées profuses.
Les vignobles et le bon vin.
Le parfum des fleurs
Ravit les loueurs.
Des maisons à colombages,
De beaux cyclamens,
Et tous ces spécimens
Au milieu du paysage.
Bateau et péniche toujours,
Souvenirs, plein d’amours.
PAR ANN B
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A la recherche de l’idéal
Gabrielle, chère sœur,
Cherchons le bonheur
Chez nos ancêtres communs.
Cherchons les secrets
Du château français
Cachés parmi les défunts.
L’avenue de chênes
Où l’ombre règne
Nous mènerait jusqu’au seuil.
Sous le toit charmant
Sur les murs dormants
Dansent nos aïeux en deuil.
Là-bas, tout est plénitude,
Calme, clarté et quiétude.
Cet intérieur
Aux douces couleurs
Est parfumé de lilas.
Les planchers polis
Les meubles vieillis
Se font l’écho de nos pas.
D’un vieux portrait,
Charles François, muet,
Regarde ses deux descendantes ;
Tenue androgyne
Col en dentelle fine
Mine noble, resplendissante.
Là-bas, tout est plénitude,
Calme, clarté et quiétude.
Nos âmes vagabondes
Trouvent dans ce monde
Une belle langue originale
Où tout parle de paix
Dans ce p’tit coin gai :
Une vraie poésie natale.
Ici, la clarté,
Ici, la beauté,
Le parfait passé lucide.
Les champs de pervenches
Les fleurs bleues, blanches,
Jaillit un instant limpide.
Là-bas, tout est plénitude,
Calme, clarté et quiétude.
PAR ERIN GABRIELLE WHITE
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Texte #3 : L'Albatros
Suite
L’Albatros : un quatrième quatrain alternatif
Relâchez cet oiseau, aboie le capitaine ;
Respectez la vraie nature de chaque créature !
Le pauvre albatros, profitant de cette aubaine,
Déploie ses ailes pures et s’envole vers l’azur.
OU
L’Albatros : un quatrième et cinquième quatrain
Soudain, un jeune homme hurle des protestations :
Espèces de canaille, comme vous êtes veules et gauches,
Coupables d’une telle haine et dépravation.
Relâchez-le ! Cessez cette abjecte débauche.
Ta gueule ! sinon on t 'coupe les ailes, pauv’parvenu,
Raillent les marins. Mais, c’est un Poète qu’ils ont pris
Et, quoique l’oiseau et lui soient détenus,
Ses mots tels une comète flottèrent à l’infini.
PAR ERIN GABRIELLE WHITE
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Hommage à Baudelaire
Parfois les marins cherchent de géants oiseaux,
Des albatros, maîtres du ciel et de la mer ;
Ces courageux compagnons suivent les bateaux,
Les navires glissant sur les eaux bleues et claires.
Souvent accusés à tort d’être des porte-malheur,
Ils volent en rois de l’azur, forts et majestueux,
Leurs grandes ailes blanches brillent de mille feux dans la chaleur,
En bons guides à travers les tonnerres dans les cieux.
Ce voyageur ailé comme il est amical,
Lui, toujours beau, s’envole haut dans le ciel ;
L’albatros, un oiseau étrangement social,
Qui vit longtemps avec sa compagne fidèle.
Quant à lui, le Poète a disparu trop tôt ;
Mais il vit aujourd’hui dans ses œuvres infinies,
Un vrai maître du symbolisme dans ses mots,
Son corpus de poèmes révèle son génie.
PAR ANN B (alias ErinAnnDelaire pour ce poème)
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