Arthur Rimbaud

Textes composés par les étudiants
du cours ATELIER DE LECTURE ET ECRITURE CREATIVE,
inspirés par 'Le dormeur du val' de Arthur Rimbaud.

La Danse

L’eau vive de cet étang bruyant danse légèrement
Vers les rochers noirs où les reflets d’argent glissent,
Hésitent et puis tombent, tombent inévitablement…
Tournoyant à travers un abrupt précipice.

Sous cette cascade des femmes à la peau claire gambadent
Surveillées par un cercle de troncs lisses et gris
D’où émerge le cri lugubre d’un corbeau maussade.
Les femmes n’observent pas les observateurs. Elles rient.

La lumière danse sur la rondeur de leurs hanches
Leurs longs bras blancs miment les angles des grandes branches.
Le vent cherche les échos d’un chant d’antan perdu

Les arbres rappellent les rites mythiques d’une autre danse :
Les rites initiatiques des danseurs en transe…
Cette danse est morte, le chant des tribus disparu.

PAR ERIN GABRIELLE WHITE

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Tôt le matin

Les rayons d’or se faufilent tôt le matin
Entre les feuilles vert foncé miroitant de rosée
Ils dansent doucement, brillant comme du satin.
Un chant d’oiseau éclate. La nature s’est réveillée.

Assis enveloppé par un arbre puissant,
Un homme. Sa silhouette silencieuse, ses yeux fixés,
L’égratignure d’avoir grimpé la nuit avant
Saigne. Il ne se souci pas d’être blessé.

Il fait le guet. À l’horizon, pas si loin, le port
Brille de reflets majestueux bleus, rouges et or.
Dans la brise les drapeaux dansent gaiment.

Tôt le matin la reine est arrivée par les eaux.
C’est elle, reine souveraine, portée par son bateau.
Il lève sa caméra et capture cet instant.

PAR MARGARITA

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Une rencontre brève

C’est un trou symétrique croqué dans la côte
Par les dents blanches des vagues qui ne cessent de mordre
La terre ; la nuit là est plus claire que la Côte
D’or : ici le soleil donne à la nuit ses ordres.

A la plage le barbecue arrive à la braise,
Il fait un peu froid ; nous nous asseyons plus proches,
Et puis il apparaît, totalement à l’aise,
Cette surprise a jeté un sort à nos yeux croches.

Si beaux et perçants les yeux bruns qui nous regardent,
Si beau le contour de son corps étendu, en garde,
De quelle grotte de Neptune et de quelle mère est-il né ?

Les parfums de la nuit font frissonner sa narine,
Un miracle urbain venu dans une place marine,
Le renard, luisant, puissant, et il s’en est allé.

PAR CARMEL MAGUIRE
avec l’inspiration de mon cousin, Ryan Chabin, qui a vu ce phénomène à la plage de Coogee la semaine dernière.

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La photo du jour

Un ciel couvert. Un silence respectueux.
Le sifflant vent soupire dans les arbres mordorés
Les spectateurs se rassemblent, révérencieux,
On entend leurs sanglots sobrement s’échapper.

Un temps frais d’automne, ce lundi en novembre,
Ce vingt-cinq novembre, ce jour attriste,
Un temps frais d’automne, l’après-midi, en novembre
Ce lundi, le vingt-cinq novembre, tellement triste.

Le photographe se concentre sur le garçon,
Bien que ce soit sa mère, en noir, que nous regardons,
Le jeune fils descend les marches, en tenant sa main.

C’est aujourd’hui / ce jour-là, son troisième anniversaire,
Et à point nommé, John-John fait le nécessaire :
Il fait un salut au cercueil de son père.

PAR MAUREEN S

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Une nuit blanche

La lune jette ses rayons laiteux d’une teinte bleutée,
Une mère en détresse veut étouffer ses sanglots,
La lumière déforme les surfaces argentées,
Le vent saute comme un assassin : nature prévaut.

Une fille sous les draps blancs, dort ; la mine reposée,
Enveloppée, caressée par les ténèbres.
Calme. Immobile. Les joues un rien rosées,
un tantinet de sang au coin de ses lèvres.

L’aube venue : un semblant de soleil, hésitant
et sournois, peine à percer les nuées moussantes.
Les instruments bourdonnent, goutte à goutte, dans son bras.

Les feux rouge et vert clignotant tranquillement,
Soudain, une secousse : les prunelles papillotant,
Un cri bas, faible, un rayon d’espoir. Vivat !

PAR DC

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L’attentat

Un brouhaha bourdonne autour du quai vermeil,
Un homme bien habillé flâne à côté du port.
La foule heureuse se délecte au doux soleil.
Subitement une sirène sonne au dehors.

Une voix distante martèle ordre et attention,
Les pompiers sont dans leurs combinaisons spatiales.
Les autorités évitent une grande commotion,
Et assistent la police à l’atmosphère glaciale.

Que se passe-t-il ? Panique ! Tout le monde a peur,
Les gens sont désorientés, ils ne sont pas sûrs.
L’homme se dirige vers la gare. Impassible. Calme.

Mais l’alerte était fausse, c’était une pratique
D’evacuation menée par l’homme fantastique.
Une bonne conclusion, malgré une chaude alarme.

PAR ANN B

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