Annie Ernaux

Textes composés par les étudiants
du cours ATELIER DE LECTURE ET ECRITURE CREATIVE,
inspirés par 'Les armoires vides' de Annie Ernaux.

L’échelle, métaphore de la libération

La narratrice est la protagoniste d’une blague conçue pour la maîtresse de l’école. Léchelle joue ici le rôle de fil conducteur de son expérience spatiale, qui ouvre les portes vers d’autres horizons.

Je descends de la vieille bagnole, juxtaposée contre un défilé de voitures de luxe. Mes parents ont tout fait pour me donner une éducation plus élevée, leur intention étant de m’ouvrir les portes vers un avenir plus prometteur. Mais ça, c’était leur seule caresse.
J’arrive à l’école, mon refuge, mon échappatoire pour me rendre la gloire. Ma carte d’identité.
Je laisse derrière moi le climat turbulent de mon domicile. Un climat malheureux, où je suis toujours l’imbécile. A l’école je suis au sommet de l’échelle, l’échelle scolaire, l’échelle sportive.
Toujours en retard, mes lacets défaits, j’entre précipitamment dans la salle de classe. On attend la maîtresse aux cheveux bleus, la cible de toutes les plaisanteries. Son nom est Dorothée, “le point bleu” on l’a surnommée. Cette fois-ci, c’est une blague, c’est moi la protagoniste. Je grimpe sur les épaules de Jane, la plus grande de la classe. Je m’accroupis sur le placard, suspendue sur la paroi latérale… “Le point bleu” entre, tout semble normal. Elle voit mon pupitre inoccupé, ses yeux font le tour de la salle, se posent sur moi, montée sur la paroi. « Lucie Lemaitre, descendez ! – Je suis coincée ! ». Ses narines se dilatent, son corps se raidit, explosion de rires. « Mettez-vous toutes DEBOUT ! » Elle pointe son doigt sur l’étudiante assise à côté. « Allez chercher le jardinier ! »
L’amusement ne cesse de continuer, mais pour moi, le jeu ne tient pas ses promesses. Je me sens soudain un animal à quatre pattes, accroupi pour se protéger. Le jeu me réduit aux attributs qu’en vain je prétends incarner. Pathétique et comique à la fois, cette expérience sur la paroi. Je descends dans les affres du doute, déclenchement de souvenirs douloureux, la mémoire d’une vie familiale affreuse. Mais soudain une nouvelle sensation m’envahit. Malgré cet état, je suis maître. Le passé empiète sur le présent, ces sensations nouvelles vont renaître. D’où vient cette nouvelle joie, cette expérience sur la paroi ? Je suis transposée dans un espace quasi spirituel, sans jugement, sans parallèle. Le jardinier arrive, je descends de l’échelle coulissante, l’échelle de la libération, ma consolation.

PAR AMANDA

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Une échappée brève

Bathurst Demonstration School dans les années 1950. C’était l’école primaire publique la plus proche de chez moi. La dernière année (year 6), trente étudiantes les plus intelligentes, étaient mises dans la même classe, donc les parents de Béatrice Donne étaient très contents.

« Béatrice, la directrice veut vous voir dans son bureau sans délai, s’il vous plaît. » Je me lève et sors de la classe, le cœur battant. Je me demande ce que j’ai fait cette fois pour mériter cette visite. Je frappe timidement. « Entrez ! » J’entre, m’attendant au pire, mais elle me dit qu’on m’a sélectionnée pour aller à Sydney pour représenter l’école dans un concours de natation. « J’entends que vous parlez trop en classe et ça doit changer, autrement pas de voyage ! » C’est probablement parce que je ne peux pas placer un mot chez moi. Mes deux frères bruyants qui me taquinent tout le temps. Je ferai de mon mieux, je lui dis. Je suis très contente et fière de moi-même, mais en même temps, très nerveuse. Je suis une jeune fille de la campagne, assez timide et sans soucis. En retournant en classe avec mes nouvelles, la classe éclate, frappe sur les pupitres « FÉLICITATIONS, FÉLICITATIONS ! » Même la maitresse, elle, la misérabiliste, sourit. Chez moi, ma mère m’embrasse. La directrice vient de lui téléphoner. « Si tu n’es pas sage, t’y vas pas, tu comprends ? » Ça recommence ! Est-ce que je suis si mauvaise ? « tu manges tout ce que la famille d’accueil te met sous le nez ! » Mon père est fier « mais elle est trop jeune pour partir à Sydney toute seule ! » Mes deux frères commencent à se chamailler. « C’est pas juste, ça veut dire que nous devons ramasser les œufs avant d’aller au lycée. » Quelques jours de répit ! Pas de corvées quotidiennes ! Je vais en profiter. Je suis comblée !

PAR DC

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La nouvelle fille

Les parents dune jeune fille se déplacent regulièrement. En conséquence, elle doit changer d’école assez souvent. Elle raconte le premier jour dans une nouvelle école.

Encore une fois, aujourd’hui c’est mon premier jour dans une nouvelle école primaire. Encore une fois, c’est le milieu du trimestre. Encore une fois, je ne connais personne.
Je sais déjà que je n’ai pas l’uniforme scolaire approprié et je doute avoir les livres nécessaires dans mon cartable. Personne ne vient me saluer, personne ne vient m’emmener dans la salle de classe, et je ne sais pas où aller.
Je m’assois sur un banc dans la cour de récréation, adossée contre un mur. La cour est pleine d’écoliers : quelques-unes jouent à la corde à sauter ; certains d’entre eux donnent un coup de pied à une balle ; d’autres courent dans tous les sens en riant ; une fille, les mains sur les yeux, s’écrie d’une voix forte « UN, DEUX, TROIX, SOLEIL ».
Personne ne me parle, personne ne me demande de jouer. Je feins l’indifférence. Je m’occupe de mes lacets pour faire semblant d’être contente toute seule sur le banc.
La cloche sonne. Je sais bien ce que cela signifie : il faut se ranger dans la cour selon la classe ; il faut écouter quelques mots du directeur de l’école ; et, ensuite, il faut marcher deux par deux vers la salle de classe comme des petits soldats, accompagnés de musique émise d’un haut-parleur.
Je dois me joindre à un groupe…mais lequel ? Je me sens clouée sur place. Qui dois-je suivre ? Je reste de côté. Bientôt, tout le monde passe devant moi, un groupe après l’autre.
Je me sens prête à pleurer. Quelle misère ! J’entends une voix « dépêche-toi, s’il te plaît ». J’y vais. Une enseignante m’emmène dans une salle de classe. En indiquant un pupitre en premier rang, elle me dit de retirer mes affaires de mon cartable et ensuite de venir devant la classe pour que je puisse me présenter.
Je me sens prise au piège. Je rougis et je me mets debout devant la classe. J’ai envie de faire pipi, j’ai peur que ça va couler, et si ça se passe je vais mourir de honte. Je dis d’une voix à peine audible que « mon nom est Mathilde ».
J’ai su que ce jour, comme tant d’autres à l’école primaire, ne ferait pas partie des plaisirs de la vie.

PAR CM

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Lettres et chiffres

La vie scolaire de la narratrice commence à l’école de la paroisse de St Finbarr à Brisbane dans les années quarante. Sous les yeux du curé, le Père Hogan, irlandais bien entendu, des religieuses travaillaient pour rendre les élèves prêts à rencontrer les défis de la vie quotidienne.

J’avais neuf ans. Chaque matin la classe de Sœur Thecla commençait avec les tables de multiplication. Assis le dos droit, les pieds au plancher, les yeux au tableau, tous les enfants à haute-voix déclamaient les tables de deux à douze. Un jour, pour se faire plaisir, la Sœur permettait à la classe d’essayer de déclamer aussi la table de treize. Et c’était les treize fois qui m’ont détruite. Pendant quelques mois j’avais remplacé les nombres des tables par des syllabes déclamées au même rythme. Je ne voulais pas penser aux tables de multiplication. Ma tête était pleine d’autres choses. Je pensais, par exemple, à David Copperfield et la maladie de Dora, sa femme délicate. Notre mère était presque toujours occupée par ma cadette, notre père était toujours plongé dans son journal ou il se dépêchait pour ne pas être en retard au bureau. Ma sœur ainée m’avait appris à lire. Elle retirait la boîte de céréales près de moi au petit déjeuner, si je ne pouvais pas lire les publicités sur la boîte. Elle me disait : « Tu auras de nouveau la boîte de céréales quand tu sauras lire les mots dessus. » Ainsi, parce que j’étais résolue à mériter la boîte au petit-déjeuner, j’ai dû apprendre à lire de bonne heure, probablement avant de commencer l’école.
Le jour du jugement est arrivé. Dans ma contemplation intérieure de la situation difficile de Dora, la petite héroïne de Charles Dickens, je n’avais pas remarqué le changement du rythme des tables de douze à treize. Le mot anglais pour « treize » a une syllabe de plus que « douze ». Le chant a changé de da da d’da à da d’da da…La sœur soudainement se trouve devant moi et la voix est terrible. « Vous, levez-vous, enfant ingrate. Votre père est un gentilhomme et votre mère est une sainte. Etes-vous UNE FILLE ADOPTÉE ? » La classe pouffe et la nonne s’écrie « SILENCE ». A ce moment là, j’aurais voulu avoir été adoptée avec la possibilité d’être renvoyée aux autres parents adoptifs. En effet, ma mère était très déçue, mon père a dit que les religieuses n’étaient que des femmes, et ma mère était encore plus déçue. Pour le reste de l’année, je me levais devant la classe pour mener la déclamation des tables. Oui, je connais bien les tables de multiplication.

PAR CARMEL MAGUIRE

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L’annonce

La mère de la narratrice l’a inscrite dans une école catholique payante. Elle veut que les religieuses apprennent à sa fille les croyances de la foi catholique et les manières de la société polie.

La cloche sonne. DONG DONG DONG. C’est midi « mettez-vous debout, mes enfants, pour réciter l’Angélus.» Le raclement de 70 petites chaises sur le parquet en bois. DONG DONG DONG « joignez les mains, inclinez la tête, fermez les yeux. » Les têtes devant moi s’inclinent. Je jette un coup d’œil à Sœur Gemma. Elle a les mains jointes, les yeux fermés, la tête inclinée « l’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie. » DONG DONG DONG. Dociles, nous chantonnons la réponse « et elle conçut du Saint-Esprit ». Soudain je lève la main. C’est très urgent. A ce moment-là, la cloche sonnait les 12 coups finaux, le chant lent et lugubre. DONG DONG DONG… Interminable. Misérable et désespérée, je gesticulais avec insistance « et le Verbe s’est fait chair. » Tout le monde faisait une génuflexion. Tous sauf moi « priez pour nous Sainte Mère de Dieu. » La sonnerie cesse. Trop tard ! « Ainsi soit-il, asseyez-vous, mes enfants. » Autour de moi, une forêt de mains en l’air. « Oui, Gabrielle ? – SOEUR, ANNIE BLANCHAUX A MOUILLE SA CULOTTE », annonce Gabrielle Pippin triomphale. Les têtes se tournent, les cous s’étendent, les yeux cherchent la flaque à mes pieds. Sœur Gemma marche vers moi, mes larmes coulent. Je sens sa main sur mon dos « chut, chut, ma petite, ce n’est pas grave, viens avec moi. » Main dans la main, elle m’a menée au soleil, loin des murmures, des yeux implacables, loin de la flaque scandaleuse « assieds-toi ici, Annie. Tout va sécher très rapidement. Et puis, c’est l’heure du déjeuner.» Eclatante dans le soleil hivernal, la cour de récréation est vide. Le banc en bois est chaud sous mes jambes nues.
Après je portais Sœur Gemma dans mon cœur. Toutes les nuits, avant de m’endormir, je faisais le même rêve. Mon héroïne s’approchait d’une flaque d’eau boueuse. Elle hésitait un moment et soudain un beau prince apparaissait à ses côtés. Ils se souriaient. Puis il la soulevait dans ses bras et la portait par-dessus la flaque. Dans ma tête défilait en boucle cette rêverie rassurante. Elle m’emportait vivante vers le pays des songes.

PAR ERIN GABRIELLE WHITE

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Le Permis de la plume

L’école de jeunes filles était très proche de la maison de la narratrice. Elle était une élève dans cette institution jusqu’à la fin du lycée.

J’avais dix ans et c’était le deuxième semestre en 1948. J’avais des bonnes notes en lecture, en histoire et en mathématiques, mais mon écriture était un désastre.
Le travail en classe et les devoirs avec un crayon étaient tolérables mais chaque fois que j’essayais d’écrire avec une plume, c’était un désastre.
Le grand problème pour moi est que j’étais GAUCHÈRE !! Mes copines utilisaient la main droite et mes échecs était évidents en classe et bien sûr pour Madame Gee, l’institutrice. C’était une femme très gentille, d’âge mûr avec une poitrine ample et une manière gaie. Mme Gee donnait beaucoup d’encouragement. « Essaye encore, Margaret » ou « Utilise la page et le papier buvard, correctement. » Mais c’était en vain, chaque fois il y avait beaucoup de taches.
J’entendais Mme Gee louer les autres élèves à la table. « Très bonne écriture, Jane » et « les lettres sont excellentes, Mary » mais pour moi, c’était « assez bien. »
Ma mère m’a acheté un stylo à encre, une Swain, la meilleure marque, mais malgré un bon instrument mes doigts étaient toujours tachés. Mes parents étaient sympa, mais ils étaient droitiers !!
La représentation pour les parents serait un grand jour, les devoirs seraient étalés dans la salle de classe et je serais humiliée. Mais enfin, j’ai découvert un petit espoir, ma tante m’a dit, « Regarde chérie, Léonard de Vinci était gaucher aussi, et c’était un génie !! »

PAR ANN

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Déchaussé

Ma famille a migré de Chine en Australie et devait s’adapter à la culture du nouveau pays. Pour une fille de onze ans, l’école australienne était un choc culturel, un énorme contraste avec l’école d’où elle venait.

Je suis dans la voiture avec mon père qui m’amène à l’école, les chaussures polies, les cheveux soigneusement tressés. Cela est important, plus encore parce que c’est mon premier jour dans une nouvelle école, dans le nouveau pays. J’ai des sentiments mitigés, ne sachant pas à quoi m’attendre.
Regardant par la fenêtre sur le chemin, nous remarquons les écoliers qui vont à l’école à pied portant des petits cartables comme s’ils étaient sur le point de voyager. Aussi une autre chose étrange : ils sont pieds nus. Nous nous demandons s’ils viennent de familles pauvres.
Au bureau du directeur, après la signature de documents, il me dit « Bienvenue en l’Australie, Vera Pavlova et à ta nouvelle école. Vas-y, fais-toi des amis dans la cour. Une maîtresse t’y amènera – Merci. » Il ouvre la porte.
La cour de récréation est bruyante, les cris des élèves, les voix fortes des enseignants. Quelques garçons se battent. Je n’ai jamais vu une telle violence avant. Je me sens mal à l’aise. Ensuite la cloche sonne à laquelle personne ne prête attention. Finalement le directeur apparaît et rugit dans un haut-parleur, « EN CLASSE, TOUT DE SUITE ! » Bruyamment, tout le monde disparait et la cour est vide. Maintenant ma tête tourne. Je n’ai jamais connu une telle agitation avant. Une maîtresse m’amène en salle de classe. Certaines filles font des grimaces et sifflent, en montrant mes chaussures, roulant des yeux « tu te prends pour qui ? – Excusez-moi ! » La classe me regarde en silence. Je me sens comme une étrangère. Embarrassée, je les enlève. Mes pieds sont froids et vulnérables. Je me dirige vers le premier pupitre inoccupé, je m’y assieds mettant un pied sur l’autre.
Ensuite, chaque jour quand j’arrivais à l’école, je retirais les chaussures, les cachais dans le cartable scolaire qui ma mère m’avait acheté et les remettais quand il était temps de rentrer à la maison.

PAR MARGARITA

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Mémoire de l’école primaire

Pour les premières trois années de mon éducation, j’allais à l’école primaire d’un collège pour filles, dirigée par les trois mademoiselles Thompson, les soeurs du Président du conseil de P.L.C. Croydon, dans une ancienne maison avec un jardin, en dehors de l’école principale.

Je suis souvent malade pendant mon enfance. Ma maitresse de maternelle est une grande dame qu’on appelle ‘Little Miss Thompson’. Elle enseigne l’alphabet d’un grand panneau au mur « a is for apple, b is for bat… ». Aussi l’arithmétique. Chaque fillette doit apporter une boite d’allumettes avec dix cailloux « cinq plus cinq font dix, six plus quatre font dix… ». La deuxième soeur, une petite femme, était la directrice, un poste supérieur, donc on l’appelait ‘ Big Miss Thompson’. L’autre soeur faisait le ménage pour toutes les trois. On l’appelait ‘Kitchen Miss Thompson’. Je vomis en classe. « Beurk ! Juliette a vomi ! » ricanent toutes les élèves. Quelqu’un m’emmène à la cuisine où Kitchen Miss Thompson me fait boire de l’eau bouillie. Elle est très attentionnée mais j’ai honte, vraiment gênée. Je n’aime pas être loin de mes amies de classe, dans ce lieu normalement interdit. La cuisine est miteuse. Il y a une odeur étrange, très différente de la cuisine de ma mère, et l’eau chaude n’est pas donnée aux enfants chez moi ! Mon père est médecin et la considère dangereuse.
Pour fêter le printemps, les fillettes apprennent une danse avec un mât enrubanné. Les grands rubans suspendus du sommet sont entrainés par les danseuses, un pour chacune, et la danse va tisser un joli motif au-dessus. J’ai été malade et j’ai manqué toutes les répétitions. Je ne connais pas les pas de la danse. Little Miss Thompson me donne un autre rôle. « Juliette DOIT avoir un rôle très important, elle DOIT tenir le poteau au centre. » Elle est gentille mais je me sens stupide, immobile, au centre de toutes les danseuses tourbillonnant. Depuis ce temps -là, j’étais en excellente santé. Je ne ratais jamais un jour d’école. Pas un en dix ans.

PAR ANGELA LOW

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Le groupe séduisant

Chaque matin je vais à l’école à Mudgee à vélo. Chaque matin avant la classe je joue avec les garçons qui jouent au rugby. Ils sont plus grands que moi et ils habitent Mudgee Sud. J’admire leur confiance et leur résistance : ils jouent au rugby chaque matin sans chaussures avec les pieds nus. Chaque matin je plaide avec ma mère pour aller l’école sans chaussures. Chaque matin elle dit « absolument pas » ! Elle n’aime pas les garçons de Mudgee Sud. Ils sont difficiles et ils manquent de bonnes manières et elle ne connaît leurs parents.

Ce matin j’ai laissé mes chaussures, mes chaussettes et ma boite de déjeuner avec mon vélo et maintenant je suis comme les garçons. Quand c’est l’heure pour la classe tout a disparu, mes chaussures, mes chaussettes, et mon déjeuner. Madame est en état de choc. Je veux pleurer mais ce n’est pas possible devant la classe. Les filles rient bêtement and les garçons hurlent de rire. Les filles prennent un air superior. Je suis dans une situation difficile parce que mes devoirs sont dans la boite de déjeuner. Qu’est ce que je fais ? Madame est en COLERE : ma mère arrive à l’école ; elle demande une explication : où sont mes chaussures, mes chaussettes et mon vélo : personne ne répond. Elle est aussi en COLERE, mais avec moi, pas avec le voleur. Je pense que ce n’est pas juste. Quand mon père revient chez nous il est en COLERE ! Je suis punie : je ne mange pas de dessert au diner et il m’envoie dans ma chambre immédiatement après le diner. Mes frères trouvent ma situation très amusante. Le jour suivant, j’ai retrouvé mon vélo à côté du mur de l’école : mais je n’ai pas vu mes chaussures, mes chaussettes ou mon déjeuner. C’était la dernière fois que je jouais au rugby à l’école.

PAR JK

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